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En cas de défaillance la thyroïde, un traitement est indispensable. En effet, la thyroïde produit des hormones essentielles au bon fonctionnement de nombreux organes vitaux. Si la thyroïde ne remplit plus son rôle, elle peut donner un rythme trop rapide ou trop lent à l’organisme. Un traitement de la thyroïde est alors nécessaire.
Pour la thyroïde, le traitement dans 95% des cas, est en fait une supplémentation pour pallier aux effets d’une maladie en particulier : la thyroïdite de Hashimoto. Il est très important de bénéficier d’un diagnostic complet avant tout traitement de la thyroïde afin que celui-ci soit adapté exactement à votre profil. Si vous souffrez effectivement de la thyroïdite de Hashimoto, votre thyroïde est détruite parce qu’elle est attaquée par une inflammation auto-immune. Il est donc aussi nécessaire d’en diagnostiquer les causes, de remédier aux sources d’inflammation. Très souvent une des causes est d’origine digestive (perméabilité, dysbiose, candidose, SIBO, gastrite, hypochlorhydrie, etc…). Connaître le ou les troubles digestifs dont vous souffrez permet de choisir un médicament pour la thyroïde qui tient compte de la nature de votre terrain auto-immun.
Cet article vous donne les informations essentielles qui vous permettront d’insister pour obtenir un diagnostic complet. En effet, les médecins identifient en général un premier problème, vous prescrivent un premier médicament…et attendent que vous reveniez avec un deuxième problème, et là, ils vous prescrivent un deuxième médicament… Or, vos différents problèmes sont liés lorsque vous avez la maladie de Hashimoto. Et vous avez très probablement plusieurs maladies « latentes » qui contribuent à votre situation, même si elles ne sont pas encore diagnostiquées comme telles. Vous avez besoin d’être bien informée pour pouvoir faire des demandes précises à votre médecin. Certains tests complémentaires non remboursés sont aussi très utiles pour montrer à votre médecin traitant quels sont vos réels problèmes et éviter qu’il nie vos symptômes.
Ce diagnostic complet des causes permettra ensuite à votre médecin de vous orienter vers des traitements médicamenteux ou naturels adaptés à votre situation en complément de la supplémentation en hormones thyroïdiennes.
- La thyroïde, quésako?
- Thyroïde, avant le traitement, quels examens médicaux pour un bon diagnostic ?
- Le diagnostic de la thyroïde est-il suffisant si vous avez la maladie de Hashimoto?
- Hashimoto est-elle réellement une maladie de la thyroïde?
- Diagnostiquer l’inflammation de manière précoce, une vision globale du traitement de la thyroide
- Le diagnostic des causes de l’inflammation chronique derrière votre problème de thyroïde
- …et une compréhension personnelle des déséquilibres à l’origine de l’attaque autoimmune
- Des données scientifiques pour le traitement de la thyroide qui évoluent en permanence
- Peut-on avoir d’autres maladies de la thyroïde en plus de la thyroïdite de Hashimoto?
- Hypothyroïdie
- Goitre
- Nodule thyroïdien
- Hyperthyroïdie
- La maladie de Basedow, autre maladie de la thyroïde, traitement au cas par cas
- Les cancers de la thyroïde, traitement chirurgical nécessaire dans de rares cas
- Les autres formes de thyroïdites, inflammations de la thyroïde, traitement indépendant d’Hashimoto
- Des maladies sans rapport avec la thyroïde, traitement en lien avec Hashimoto
- Sources et crédits
La thyroïde, quésako?
Une glande essentielle de notre organisme
La thyroïde est une glande avec deux lobes située en bas du cou devant la trachée. Elle produit les hormones thyroïdiennes, dont les noms savants sont : la thyroxine (T4), la triiodothyronine (T3) et la diiodothyronine (T2). Sans entrer dans le détails, disons que ces hormones contrôlent le fonctionnement de nombreux organes en stimulant l’accélération ou le ralentissement de leur fonctionnement et de leurs sécrétions. Température, transpiration, pulsation du cœur, veille, digestion, biochimie métabolique, entre autres, sont contrôlées par la thyroïde. Il existe également une dernière hormone, la thyrocalcitonine qui pilote l’équilibre en calcium et phosphore dans la circulation sanguine.
Des symptômes très divers liés à des problèmes de thyroïde
Les maladies de la thyroïde sont susceptibles d’engendrer des symptômes extrêmement divers: prise ou perte de poids, palpitations cardiaques, fatigue, irritabilité, troubles du sommeil, dépression, frilosité, chute de cheveux, vision floue, exophtalmie, vertige... Il s’agit ici d’une liste non exhaustive car les possibilités sont en fait très nombreuses! L’étude des symptômes seuls ne permet pas de déterminer quelle pathologie thyroïdienne est réellement à l’origine du trouble. Plusieurs maladies de la thyroïde différentes peuvent engendrer les mêmes symptômes.
Si vous suspectez une thyroïdite de Hashimoto, il vous faudra tout d’abord réaliser les examens médicaux décrits à la prochaine section de cet article. Ensuite, vous aurez intérêt à identifier toutes les causes de vos symptômes. Ceci créera une compréhension globale et cohérente de ce qui se passe dans votre corps. En effet, de nombreux symptômes de la thyroïdite de Hashimoto ne sont pas uniquement liés au fait que la thyroïde est détruite. Il ne suffit pas de prendre le supplément thyroïdien que vous prescrira votre médecin. Vous devrez traiter les causes pour pouvoir retrouver une vie normale et éviter le déclenchement de nouvelles maladies.
et beaucoup de petits problèmes du quotidien difficiles à aborder en consultation médicale
➽ Téléchargez le guide gratuit. Ce guide est complémentaire aux diagnostics médicaux. Il permet de cibler les dérèglements de votre biologie à l’origine des symptômes les plus fréquents de Hashimoto. Il s’agit d’un support visant à améliorer votre bien-être. Les informations présentées dans ce guide ont été scrupuleusement vérifiées à partir de publications scientifiques de référence. Les informations que vous y trouverez sont contextualisées en fonction de votre profil personnalisé que vous pourrez établir dans la première partie du guide.
Pour aller plus loin, vous pouvez aussi vous inscrire aux prochaines sessions de formation en ligne qui approfondissent ce que vous trouvez dans le guide gratuit. Ces formations sont réalisées en lien avec des professionnels de santé. Elles ont pour objectif de votre complète remise en forme. Elles permettent d’éliminer de nombreux symptômes gênants qui ne sont pas des pathologies prises en charge par la médecine allopathique.
Mais revenons-en aux examens médicaux de la thyroïde… car c’est ce que vous avez besoin d’obtenir avant toute chose.
Thyroïde, avant le traitement, quels examens médicaux pour un bon diagnostic ?
Avant de vous engager dans x ou y traitement, il est très important de vérifier que vous avez bien bénéficié d’un diagnostic complet. Pour diagnostiquer les maladies de la thyroïde, la médecine dispose de plusieurs types d’examens possibles:
Palpation du cou
Simple et direct, le toucher permet d’évaluer les caractéristiques de la glande thyroïde et déceler éventuellement un goitre ou des nodules. D’une manière générale, toucher et observer votre gorge régulièrement vous permettra de mieux vous connaître. Ce sont des gestes que vous avez intérêt à savoir pratiquer vous-même. Vous regarder, savoir ressentir votre corps est une aptitude qui améliorera votre vie, au-delà du simple aspect médical. D’ailleurs, l’endocrinologue allemand Berndt Rieger propose dans son livre sur la thyroïde des exercices de massage de la thyroïde en ce sens.
Tests en laboratoire : TSH, T4, T3L, anti-TPO, anti-TG éventuellement anti-RTSH
Le parcours de soin classique consiste à investiguer d’abord la TSH. Si elle est trop haute, alors la T4 (et éventuellement T3) seront dosées. Si T4 et ou T3 sont trop basses, la recherche des auto anticorps thyroïdiens anti-TPO et anti-TG sera faite.
Le dosage de T3, T4 et TSH par une prise de sang permet de révéler d’éventuelles anomalies dans leur production. Les médecins ont tendance à se baser uniquement sur la TSH. En France les problématiques de conversion de la T4 en T3 sont méconnues. C’est souvent un foie en mauvaise santé qui en est la cause. Vous avez réellement intérêt à insister pour que le dosage de la T3 soit fait. Et si vous vous sentez toujours mal après le démarrage de votre traitement, il vaut mieux doser aussi la T3 reverse. Si votre corps produit trop de cette hormone reverse, vous devrez aussi adapter votre traitement en conséquence.
Si votre TSH est normale mais que vous souffrez de symptômes qui ressemblent à une thyroïdite de Hashimoto, il est souhaitable de doser vos anticorps. En effet, les symptômes de la thyroïdite de Hashimoto se manifestent souvent avant que la TSH ne soit impactée.
➽ Il peut y avoir de nombreuses anomalies à l’origine de vos souffrances. Certains signes peuvent être des indicateurs d’autres pathologies. Téléchargez le guide pour faire le point. Certains symptômes nécessitent d’en parler aussi à votre médecin. D’autres signes sont de simples indications que vos organes ou systèmes de régulation fonctionnent en régime sous-optimal. Des modifications de votre mode de vie peuvent permettre de rééquilibrer votre situation.
Vous trouverez aussi dans la formation en ligne la liste des laboratoires pratiquant des méthodes fiables et dont la maîtrise des procédés analytiques a été validée au moyen de tests inter-laboratoires. Pour illustrer l’importance du choix des bons laboratoires, j’ai expliqué à la fin de l’article sur les anticorps thyroïdiens, les problématiques de manque de fiabilité de nombreux laboratoires sur ce type de tests. Mais cette vigilance à avoir sur les tests est malheureusement générale et concerne tous les tests en laboratoire dont vous aurez besoin.
Echographie du cou
L’échographie permet d’en savoir plus sur les éventuels nodules présents: nombre, dimensions, contenu solide ou liquide… Elle permet en outre de regarder l’aspect de la glande, en particulier si elle présente une hétérogénéité diffuse caractéristique de la thyroïdite de Hashimoto et de repérer si la thyroïde a déjà perdu du volume. Votre endocrinologue en profitera pour examiner aussi les chaînes ganglionnaires du cou. Mais pour Hashimoto, c’est une technique moins fiable que le dosage des anticorps thyroïdiens anti-TPO et anti-TG [1]. Elle est intéressante en complément du dosage des anticorps mais ne doit pas s’y substituer. Si vos anticorps sont non circulants [2], c’est, part contre, la seule manière de détecter votre thyroïdite de Hashimoto. C’est à dire que les auto-anticorps restent à l’intérieur de la thyroïde et ne sont pas détectables dans la circulation sanguine générale.
Ponction cytologique
Ce geste peu douloureux et sans danger (souvent effectué sous contrôle échographique) consiste à prélever des cellules dans un nodule avec une aiguille fine. L’objectif est de voir si le nodule est cancéreux. Mais c’est là que les choses se corsent, car toutes les tumeurs ne nécessitent pas le même traitement. Les patientes reçoivent parfois des messages alarmants du corps médical qui n’ont pas lieu d’être. Les tumeurs de la thyroïde n’ont très souvent que de faibles probabilités de propagation et ne devraient même pas être nommées « cancer ». En cas de « cancer » diagnostiqué, demandez toujours un deuxième avis.
Scintigraphie
La scintigraphie consiste en l’injection par voie intraveineuse d’un produit radioactif (isotope de technétium ou iode). Vous serez ensuite allongée sur le dos et une caméra sera placée au-dessus de vous. Cela va permettre de détecter les rayonnements émis par le produit radioactif et ainsi de distinguer des nodules « chauds » ou « froids », selon qu’ils fixent ou non l’isotope radioactif injecté. Seuls les nodules « chauds » doivent faire l’objet d’une surveillance.
Thyroïdectomie (très ancienne méthode…)
La thyroïdectomie consiste à retirer tout ou partie de la thyroïde pour l’analyser… Cette méthode n’est heureusement pas appliquée dans la pratique pour le diagnostic de routine des maladies de la thyroïde! Mais elle a un intérêt pour les chercheurs et scientifiques. La découverte histologique, via une thyroïdectomie, d’une infiltration lymphocytaire diffuse avec de nombreux follicules lymphoïdes et centres germinaux demeure la méthode historique de référence pour le diagnostic de la thyroïdite de Hashimoto.
Le diagnostic de la thyroïde est-il suffisant si vous avez la maladie de Hashimoto?
Hashimoto est-elle réellement une maladie de la thyroïde?
En fait, la maladie de Hashimoto n’est, à l’origine, pas une maladie de la thyroïde. C’est une maladie du système immunitaire. L’inflammation chronique de votre corps provoque une infiltration de la thyroïde. Vos globules blancs (les lymphocytes) détruisent votre thyroïde. En langage médical, on parle de « thyroïdite lymphocytaire chronique ». A terme, elle provoque une destruction des cellules de la thyroïde et l’apparition d’une hypothyroïdie. En conséquence de cette hypothyroïdie vous avez besoin d’un traitement « pour la thyroïde ».
Mais la maladie de Hashimoto qui vous est annoncée n’est souvent qu’un diagnostic de surface. La plupart du temps d’autres organes sont aussi atteints par la maladie auto-immune. Tant que vous n’avez pas de symptômes trop invalidants et que vous n’insistez pas trop, aucun diagnostic ne sera posé. Pour être un peu plus précise, vous avez environ 13% de chances que votre hypophyse soit attaquée [3]., 10 à 40% de chances pour l’estomac [4], 45% les articulations [5] mais tous les organes : peau, foie, rein, ovaires, oreille interne, etc… sont susceptibles d’être touchés! Si vous êtes curieuse, vous trouverez tous les détails des prévalences des autres maladies auto-immunes pour les malades de Hashimoto dans un paragraphe plus bas de cet article. Pour de nombreux autres organes, il y a des suspicions et des investigations scientifiques sont en cours.
La bonne nouvelle, est qu’il n’est en général pas nécessaire de connaître tous les organes de votre corps qui sont attaqués. Vous pouvez commencer à mener dès maintenant les changements nécessaires dans votre vie permettant de réduire l’inflammation.
Vous l’aurez compris, en cas de problème de thyroïde, le traitement est un traitement médical ET une modification générale de nombreux aspects de votre vie !
➽ Téléchargez le guide pour cibler les principales erreurs que vous faites et qui contribuent à renforcer l’inflammation.
Diagnostiquer l’inflammation de manière précoce, une vision globale du traitement de la thyroide
Dans le cas de la maladie de Hashimoto, l’inflammation autoimmune se déclare et est détectable bien avant que votre thyroïde ne se détraque. De plus vous pouvez avoir des symptômes avant qu’un quelconque examen de la thyroïde ne détecte quelque chose. Si vous avez des antécédents de maladie de la thyroïde ou d’autres maladies auto-immune dans votre famille, vous pouvez réaliser ces dosages par vos soins avant que votre TSH n’augmente.
Si votre thyroïde présente déjà une baisse de régime, les médecins devraient doser les anticorps thyroïdiens: anti-TG et anti-TPO pour poser votre diagnostic. Dans de rares cas, les anticorps thyroïdiens peuvent être non circulants et donc indétectables dans la circulation sanguine. Dans ce cas, seul l’aspect de la thyroïde, visible à l’échographie, permettra de poser un diagnostic [6].
Même une fois le diagnostic posé, il est important de suivre l’évolution de vos anticorps thyroïdiens. Ils sont de bons marqueurs de l’évolution de l’inflammation auto-immune ciblant la thyroïde. Notez toutefois qu’ils n’en sont pas responsables, contrairement à ce qui est écrit un peu partout sur le web.
Plus vos taux d’anticorps sont élevés, plus votre qualité de vie se dégrade (capacités cognitives diminuées, symptômes gênants divers…) [6, 7, 8] et vous aurez des problèmes à avoir des enfants [9, 10, 11]. Ceci vaut aussi, si votre TSH est dans les normes et que votre médecin vous a indiqué que n’avez pas encore besoin de Levothyrox. De nombreuses malades subissent des symptômes très gênants de Hashimoto alors qu’elles ne sont pas encore en hypothyroïdie.
Les médecins allopathiques (ceux qui sont conventionnés avec la SECU), ne s’occuperont plus du suivi de votre maladie auto-immune après le diagnostic. Ils se contenteront d’assurer le suivi de votre thyroïde attaquée. Vous devez prendre votre santé vous même en main. Ou bien vous pouvez vous adresser à des médecins « fonctionnels », qui sont une autre branche de la médecine dont les prestations ne sont pas remboursées. La médecine allopathique ne vous accompagnera pas pour soigner réellement votre inflammation et éviter que d’autres maladies n’apparaissent.
Néanmoins, lorsque vous aurez fait vos propre recherches, la médecine conventionnée pourra vous être à nouveau utile pour :
- soigner une infection avec des antibiotiques adaptés
- prescrire des médicaments qui aident à résorber votre manque de cortisol le matin ou votre excès de cortisol le soir
- réaliser les analyses qui confirment la présence d’un foie gras, d’une insuffisance rénale, d’une gastrite, etc…
- dans le cas de carences extrêmes, de dysbiose avérée, vous prescrire certains suppléments alimentaires remboursés. Notez toutefois que les suppléments remboursés ne sont pas toujours les meilleurs…
Dans chaque situation, il vaudra mieux vous assurer que les médicaments prescrits sont réellement utiles, plus efficaces que les méthodes naturelles et ne risquent pas d’entraîner d’effets secondaires importants dans votre cas.
➽ Les médecins seront donc à aller voir au cas par cas en fonction de vos constatations. Vous trouverez dans le guide gratuit, les différents signes corporels que vous pouvez observer vous-même. Ceux-ci pourront vous donner des pistes concernant les spécialistes de santé à aller voir en priorité et la manière dont vous devez décrire vos symptômes pour qu’ils vous prennent au sérieux. En effet, pour toutes les causes listées dans le guide, de nombreuses femmes se voient malheureusement prescrire des antidépresseurs et des somnifères. Si votre médecin propose de traiter vos symptômes de cette manière, pensez à demander un deuxième avis.
Le diagnostic des causes de l’inflammation chronique derrière votre problème de thyroïde
Pourquoi ne pouvez-vous pas être prise en charge de A à Z par votre médecin?
Parce qu’il n’existe aucune pilule magique de Big Pharma pour guérir Hashimoto… Il n’y a aucun test en laboratoire « clé en main » pour identifier les causes de l’auto-immunité. Les recherches scientifiques à ce sujet sont trop récentes pour que des recommandations de santé publiques aient été définies. Ou bien les résultats sont très lacunaires sur certains sujets, de sorte qu’aucune recommandation ferme ne peut être établie à ce stade. De plus les autorités sanitaires et les sociétés savantes médicales françaises sont très cloisonnées. Elles effectuent leurs recherches et synthèses bibliographiques en utilisant les mauvais mots-clés et ont en moyenne 10 ans de retard sur la prise en compte des recherches internationales. J’explique tout cela en détail ici.
Vous trouverez malheureusement trop souvent sur internet, des conseils alimentaires, des tests en laboratoire à faire (infection, carences alimentaires, etc…) comme s’il s’agissait de la méthode miracle qui va soigner votre Hashimoto. Certains proposent des traitements naturels pour vous permettre de vous débarrasser à tout jamais du Levothyrox. En approfondissant vos recherches, vous vous rendrez rapidement compte que vous trouvez surtout beaucoup d’informations totalement contradictoires! Y compris venant de professions médicales « sérieuses ».
En fait, la plupart des vendeurs de rêve sur Internet cherchent réellement à vous aider. Je n’irai pas les affubler tous du sobriquet « charlatans » ni d’être des « incompétents ». {ndlr: bien-sûr les charlatans existent aussi, certains sont même des Dr. mais aucun intérêt de vous faire perdre votre précieux temps à leur faire de la publicité}.
Dans leur élan, ce que beaucoup oublient bien souvent est que ce qui marche dans un cas particulier n’est pas ce qui va marcher pour toutes. C’est donc la limite des conseils des copines et des témoignages de « femmes guéries » que vous trouvez ça et là sur la toile, y compris relayés par des médecins.
De plus, ce qui marche souvent pour rééquilibrer tel ou tel dysfonctionnement contribuant à votre Hashimoto n’est pas toujours adapté à votre cas spécifique. Les causes de Hashimoto étant nombreuses et complexes, les discours (para)médicaux généralisateurs basés sur des statistiques s’avèrent souvent en partie faux pour votre cas particulier.
A l’inverse, les autorités sanitaires ont tendance à considérer qu’une « vraie » solution doit être une solution universelle au problème. Mais pour la maladie de Hashimoto, il n’y a pas de solution universelle. Ce qui ne veut pas dire qu’il n’y a pas de solution à votre cas particulier!
…et une compréhension personnelle des déséquilibres à l’origine de l’attaque autoimmune
Par définition, les choses qui marchent « en général » ou « en moyenne statistique » ne sont pas des choses qui marchent pour tout le monde. Donc les conclusions du type « 80% des personnes qui ont arrêté le gluten se sont senties mieux » ne vont pas vous amener au bout du chemin si vous faites partie des 20% restantes. De plus, les gens qui éliminent le gluten se mettent parfois à manger tout un tas de bonnes choses pour la santé qu’elles ne mangeait pas avant…ce qui peut aussi être l’origine du mieux-être…il faut donc vérifier comment telle ou telle étude scientifique a été faite avant d’en répercuter la conclusion à votre cas particulier… A l’inverse, certaines personnes qui éliminent le gluten se mettent à ne manger que des patates et du riz ce qui peut être pire qu’avant…
Par ailleurs, Hashimoto résulte souvent d’une imbrication de dysfonctionnements. Il est moins probable mathématiquement que votre cas tombe exactement dans la moyenne de chaque sous-problème de votre cas (c’est une réalité mathématique, les probabilités se multiplient…). Par exemple, supposons que les deux affirmations suivantes soient vraies : « 80% réduisent leurs taux d’anticorps en mangeant sans gluten », « 80% vont mieux avec Ashwaganda », etc… rien qu’avec ces deux pistes vous avez 80%*80% = seulement 64% de chances de vous porter encore mieux en combinant les deux « conseils » qu’en appliquant chaque conseil séparément. Etant donné que la liste des causes et solutions possibles est longue, si on commence à multiplier les chances de faire le bon choix par tous les choix…il n’y a plus beaucoup de chances d’aller parfaitement mieux à la fin de la démarche!!!
Des données scientifiques pour le traitement de la thyroide qui évoluent en permanence
Enfin, certains très bons ouvrages qui m’ont beaucoup appris, commencent aussi à dater de quelques années alors que les recherches scientifiques en cours dans le monde sont prolifiques. Rien que sur l’année 2021, j’ai recensé 213 publications d’intérêt susceptibles d’aider des femmes Hashimoto. Même s’il reste encore des recherches à faire sur cette maladie, de nombreuses causes de l’inflammation autoimmune ont été mises au jour ces dernières années ainsi que des protocoles de soin permettant de les inverser.
Bref, sans une compréhension fine et exacte de ce qui se passe dans votre biologie, vous naviguerez à vue dans un maquis informationnel dense. Et qui peut apparaître assez contradictoire aux non initiées…
Mieux vaut mettre toutes les chances de votre côté en utilisant l’information scientifique la plus à jour, issue de travaux de recherche sérieux et exactement adaptée à votre cas. Pour cela, j’ai monté mon cabinet de détective privée, dont ce site est la partie émergée de l’iceberg! Je vous aide à comprendre l’enchaînement des causes qui vous permettra de démêler les nœuds un par un dans le bon ordre. N’étant pas thérapeute, mais ingénieure, mon « métier » consiste à formuler les problèmes correctement pour que vous soyez en mesure de les résoudre par vous-même. Je vous fournis des informations scientifiques synthétiques adaptées exactement à votre profil. Vous aurez aussi les références des sources utiles sur lesquelles baser vos raisonnements. Cette matière solide pourra appuyer vos échanges médicaux et vous permettra de frapper à la bonne porte des spécialistes.
Par ailleurs, tout ce que je propose lors de mes coachings et des modules de formation en ligne est adapté au contexte français. Je recommande des tests et des produits que vous pouvez réellement acheter en habitant en France (… donc pas ce qui est écrit ici, par Izabella Wentz, pour le contexte américain).
Peut-on avoir d’autres maladies de la thyroïde en plus de la thyroïdite de Hashimoto?
Hypothyroïdie
L’hypothyroïdie est une maladie qui s’installe progressivement si vous n’agissez pas en amont pour apaiser votre inflammation auto-immune. Une fois la maladie installée, les hormones ne sont plus produites en quantité suffisantes par la thyroïde. Le traitement substitutif en levothyroxine est indispensable pour remédier à l’hypothyroïdie. Les symptômes de l’hypothyroïdie peuvent parfois aussi ressembler aux symptômes de la maladie de Hashimoto en tant que telle (ceux liés à l’état d’inflammation généralisé et aux causes de celles-ci).
Ce sont des symptômes très variés: fatigue, frilosité, prise de poids inexpliquée avec baisse de l’appétit, ralentissement du rythme cardiaque, augmentation du taux de cholestérol, douleurs articulaires et musculaires, troubles du cycle menstruel, constipation, visage bouffi, sautes d’humeur, troubles de la mémoire, peau pâle, ongles et cheveux fragiles cassants, voix enrouée…
Goitre
Un goitre est une augmentation du volume de la thyroïde. Dans le cas d’une thyroïdite de Hashimoto, les goitres qui peuvent apparaître seront le plus souvent de type inflammatoire. 90% des thyroïdite de Hashimoto ont une forme goitreuse [12]. Dans de rares cas, la thyroïdite peut dégénérer en cancer et dans ce cas un goitre tumoral peut apparaître
Il est peu probable qu’apparaisse un goitre simple, tels ceux que l’on retrouve pour l’hypothyroïdie fruste. Ces goitres sont dus à un trouble de la synthèse des hormones thyroïdiennes. Ils consistent en une augmentation isolée de volume de la glande, sans tumeur, sans inflammation, sans trouble de la sécrétion thyroïdienne. Ce n’es tpas le cas de la thyroïdite.
Nodule thyroïdien
Un nodule est une grosseur qui se forme dans la thyroïde qui peut rester interne ou devenir palpable au toucher. Dans la majorité des cas, le nodule ne donne lieu à aucun symptôme et cette affection est bénigne. Parfois, le nodule connu devient douloureux et son volume augmente, ce qui peut être très inconfortable pour la respiration et la déglutition.
Les nodules sont très fréquents: 50 % des femmes de plus de 50 ans présentent un nodule de la thyroïde [13]. Les nodules peuvent être de taille et de composition variable (tissus de thyroïde ou simples kystes remplis de fluide). Il se distinguent par leur activité (sécrétion ou non d’hormones) et de leur caractère malin ou non.
Les nodules nécessitent une surveillance ou une chirurgie en cas de suspicion de cancer (nodule de plus de 3-4 cm, trop grand nombre de nodules…). Les cas bénins se traitent par échothérapie avec ultrasons focalisés de haute intensité (HIFU).
Les nodules apparaissant chez les femmes Hashimoto doivent particulièrement être surveillés car ils ont 1,6 plus de risque d’être cancéreux que pour les personnes non Hashimoto [14].
Les interventions proposées dans le guide gratuit. et détaillées dans la formation en ligne permettent de réduire le terrain inflammatoire et de cibler les facteurs connus à l’origine de la formation des nodules. Appliquer ces recommandations permettra donc de résorber certains nodules. Mais en tout état de cause, vos nodules doivent toujours faire l’objet d’une surveillance médicale.
Hyperthyroïdie
Bien que la tendance générale de la maladie de Hashimoto soit d’entraîner une hypothyroïdie, vous pouvez tout à fait vous retrouver en hyperthyroïdie (hypersécrétion d’hormones thyroïdiennes). L’hyperthyroïdie provoque un hyper-fonctionnement de tout le métabolisme. Tout fonctionne trop, et trop vite : amaigrissement rapide, accélération du pouls, tremblement des mains, bouffées de chaleur, diarrhée, des nausées ou vomissements, cheveux cassants, irritabilité, émotivité.
Vous pouvez tout de suite voir une difficulté : certains symptômes sont les mêmes que l’état inverse d’hypothyroïdie (irritabilité, émotivité…). Ces symptômes peuvent aussi être des symptômes de l’inflammation sous-jacente, quand bien-même votre TSH est dans les normes fonctionnelles… Délicat donc parfois de démêler les fils pour comprendre ce qui vous arrive sans faire régulièrement le test de TSH en laboratoire.
En effet, même si la maladie de Hashimoto est globalement une hypothyroïdie, les situations d’hyperthyroïdie sont fréquentes. Les principales causes sont les suivantes:
Hashitoxicose lors de la première phase de la maladie de Hashimoto
Hashimoto est une maladie auto-immune progressive qui entraîne la destruction de la glande thyroïde et conduit à l’hypothyroïdie. Sauf que…ce n’est pas si simple! La maladie peut prendre de nombreuses années à se développer et suit plusieurs phases successives.
Au premier stade de la maladie, 10% des malades passent par une phase d’hyperthyroïdie avant que l’hypothroïdie ne s’installe [15, 16]. Cette phase hyperthyroïdienne de la thyroïdite de Hashimoto s’appelle l’hashitoxicose. Elle est causée par la destruction des follicules thyroïdiens lors du processus inflammatoire. Cette destruction libère des hormones thyroïdiennes préformées dans le sérum à un rythme bien plus élevé que celui qui est prévu par les mécanismes régulant la sécrétion de la thyroïde. Pour mieux vous représenter ce qui se passe, imaginez qu’à l’intérieur de votre thyroïde les hormones thyroïdiennes sont synthétisées dans des sortes de poches. Puis elles sont excrétées de la glande en fonction des besoins. Si une attaque brutale de la thyroïde survient, de nombreuses poches se retrouvent brisées d’un coup et sont libérées dans la circulation sanguine, provoquant une situation d’hyperthyroïdie soudaine.
Les paramètres biologiques sont alors les suivants:
- TSH très basse
- Hormones thyroïdiennes élevées (T3 et T4)
- Anticorps TPO et/ou TG élevés
- anti-TSHR négatifs
- Test d’absorption d’iode radioactif négatif
L’hashitoxicose de début de Hashimoto peut s’étaler sur une période de un mois à 2 ans [17]. Pendant cette phase d’hashitoxicose de la thyroïde, le traitement par lévothyroxine n’est pas recommandé [18]. Par contre les actions pour réduire l’intensité de l’inflammation sont prioritaires, car il est encore temps d’éviter la destruction de la thyroïde.
Surdosage en hormone de synthèse
Après cette première phase, normalement, si vous êtes bien suivie, votre médecin vous a demandé d’augmenter votre traitement en lévothyroxine progressivement. Vous faites des paliers de 25µg, en laissant au moins trois mois entre chaque augmentation. Mais parfois ces paliers de 25µg ne sont pas assez fins et les patientes réagissent mal. Pour stabiliser votre dosage en supplément de la thyroïde, le traitement doit plutôt être augmenté par crans de 12,5µg. Dans ce cas vous pouvez couper un comprimé de 25 en 2. Selon le médicament que vous prenez, ce « demi » palier peut parfois exister directement.
Certaines personnes hyper-sensibles au dosage vont même jusqu’à limer les comprimés pour pouvoir les découper au quart. Même une fois stabilisé, votre corps connaît des fluctuations qui peuvent être naturelles (cycles menstruels) ou liées à des changements de votre mode de vie. Parfois certains changements ont un impact important sur votre inflammation (dans le bon ou le mauvais sens) ce qui au bout d’un certain temps se répercutera sur votre dosage. Il se peut que ce soit voulu car vous mettez en place une démarche pour réduire votre inflammation. Si celle-ci est réellement efficace, il est possible qu’au bout d’un certain temps (qui peut parfois être long…), votre besoin en supplémentation thyroïdienne baisse.
Je rappelle toutefois, que réduire votre dosage ne peut se faire qu’avec l’avis de votre médecin. Il est contre-productif d’arrêter ou réduire prématurément la supplémentation en hormones si vous cherchez à guérir votre Hashimoto. Votre corps ne fera que se détraquer d’avantage [19]. Le manque d’hormones thyroïdiennes vous empêchera de guérir et pourra contribuer à l’apparition de nouvelles maladies, comme le SIBO.
Absorption aléatoire du traitement pour la thyroïde
Votre système digestif ne permet jamais de transférer toutes les hormones de l’intestin vers la circulation sanguine. Il y a une digestion plus ou moins complète synonyme de perte d’efficacité du médicament. La supplémentation effective (réellement en circulation sanguine) qui en résulte peut être aléatoire du fait de ces problèmes d’absorption. Si vous avez Hashimoto depuis longtemps, un moyen assez simple de savoir si vous êtes dans ce cas, consiste à faire le calcul suivant :
en moyenne votre corps a besoin de 1.31 µg/kg par jour de levothyroxine pour ramener votre THS autour de 1 mU/L. Donc si vous pesez 57kg, il vous faut du Levothorox 75µg, si vous pesez 115 kilos, il vous faut du Levothyrox 150µg. Et si vous pesez moins de 115kg et qu’il vous faut du 150… c’est que vous avez des problèmes d’assimilation. Vous serez donc plus sujette aux fluctuations de votre capacité digestive. Votre assimilation peut en effet dépendre de nombreux facteurs: infection intestinale, état de votre microbiote en ce moment, régime alimentaire voulu ou résultant d’un changement de saison, d’environnement de vie, etc… Vous serez aussi d’autant plus sensible aux évolutions de formulation du médicament (ex: scandale Levothyrox…).
➽ Retrouvez dans guide gratuit les signes qui doivent vous mettre la puce à l’oreille concernant la mauvaise assimilation de votre médicament. D’autres traitements sont probablement plus adaptés à votre cas.
Effet yoyo dû au déséquilibre de l’axe hypothalamique hypophysaire thyroïdien
Certaines personnes présentent une TSH qui fait du yoyo du fait d’un traitement en cours de stabilisation. Si votre thyroïde n’est pas encore beaucoup détruite et ne s’est pas mise au repos, elle peut produire des hormones qui viennent s’ajouter aléatoirement à votre supplémentation. En particulier, c’est souvent le cas si vous avez fait des paliers trop grands et rapides lors de votre démarrage du traitement. Votre hypothalamus ne comprends pas ce qui se passe et ne s’adapte pas à la supplémentation. Le médicament devient un facteur de stress.
Ces problèmes sont beaucoup décrits par les patientes sur les forums, mais n’ont pas été beaucoup étudiés en tant que tels dans des publications scientifiques disponibles dans les revues médicales. Tout ce que nous savons est que l’axe hypothalamique pituitaire surrénalien (HPA en acronyme anglais) et l’axe hypothalamo hypophyso thyroïdien (souvent nommé dans la littérature anglophone HPT) sont très dépendants du stress [20, 21] et que les problèmes de stabilisation du dosage sont renforcés lorsque l’axe hypothalamique hypophyse surrénalien est aussi déséquilibré. En effet, il est connu que la synthèse et la production de TSH est nettement supprimée par plusieurs facteurs, bien-sûr les hormones thyroïdiennes naturelles et de synthèse, mais aussi la dopamine, la somatostatine et les glucocorticoïdes [22]. Donc il existe de nombreux moyens de perturber l’équilibrage de votre traitement pour la thyroïde… sans y prendre garde!
Pour éviter ces effets, il est préférable de se préparer en amont à recevoir et augmenter son traitement. Je vous explique comment réaliser tout cela dans ma nouvelle formation. ➽ cliquez ici.
La « poussée d’anti-corps »
Chez certaines malades soignées depuis des années et dont la thyroïde non complètement détruite a été mise au repos, le phénomène d’hashitoxicose peut aussi être observé. Les patientes décrivent souvent une « poussée d’anticorps ». Dans les faits, les anticorps thyroïdiens sont juste des marqueurs de la destruction en cours de la thyroïde et ne sont pas responsable de l’hashitoxicose.
Il n’existe pas beaucoup de publications à ce sujet. Il se peut que des changements de mode de vie viennent renforcer soudainement votre inflammation après des années de traitement. Dans ce cas votre corps va se mettre à attaquer encore plus votre thyroïde. Une hashitoxicose au cours de laquelle de nombreuses poches de pré-hormone se retrouvent percées libère une grande quantité d’hormones dans la circulation sanguine, provoquant une situation d’hyperthyroïdie soudaine. Dans ce cas, votre dose de levothyroxine peut être ajustée. Il est aussi évidemment possible de se ruer sur les traitements pour l’hyperthyroïdie (béta-bloquants principalement car les antithyroïdiens n’auront pas d’effet). Si votre situation est critique, c’est ce qu’un endocrinologue devra faire [23]. Toutefois, attention à ne pas faire du stop & go qui générerait un effet yoyo. Des solutions naturelles existent pour mettre votre thyroïde au repos afin d’éviter ce genre de mésaventures. Vous trouverez tous les détails dans ma nouvelle formation.
Les nodules hyper-sécrétants
Certains nodules sont hyperactifs en production d’hormones thyroïdiennes qui sont excrétées dans la circulation sanguine sans contrôle de l’hypophyse. Cela concerne aussi des nodules dits « bénins » du fait qu’ils ne soient pas cancéreux. Il peut en résulter une hyperthyroïdie bien que vous soyez Hashimoto. La thyroïde fonctionne en surrégime (T3/T4 hautes et TSH basses). C’est un cas fréquent des Basedow (Grave), mais ce cas est très rare chez les Hashimoto. Je le mentionne car il existe tout de même [24].
La maladie de Basedow, autre maladie de la thyroïde, traitement au cas par cas
Dans de rares cas, certaines personnes ont Basedow+Hashimoto, c’est à dire à la fois des anti-TPO ou anti-TG et des anti-TSHR en circulation [25].
Comment est-ce possible? En fait, Hashimoto et Basedow sont toutes les deux des maladies auto-immunes qui peuvent partager des déclencheurs communs en plus de déclencheurs spécifiques à chaque maladie. La manière dont l’auto-immunité s’exprime dans l’organisme dépend pour beaucoup de votre bagage génétique.
Dans la pratique une maladie prendra le dessus sur l’autre et il faudra adapter le traitement.
Plus votre situation est complexe, plus vous avez intérêt à identifier les déclencheurs de l’auto-immunité pour y remédier. Certaines personnes ayant un Hashimoto « simple » avec peu de symptômes peuvent trouver plus facile de prendre un comprimé tous les jours à vie, plutôt que de se pencher sur l’étude approfondie de leurs déclencheurs. Effectivement, beaucoup patientes vivent bien et longtemps dans cette situation (et heureusement)!
Par contre, si vous avez Hashimoto + Basedow, votre état peut être assez évolutif et sensible à des changements environnementaux. Mieux vaut donc identifier les facteurs qui vous font passer dans l’un ou l’autre des états.
Les cancers de la thyroïde, traitement chirurgical nécessaire dans de rares cas
Environ 4 000 cancers de la thyroïde sont découverts chaque année en France. Ce nombre est en constante augmentation, d’environ 6 % par an [28]. Les cancers de la thyroïde touchent trois fois plus les femmes que les hommes. Des études ont montré que les patientes Hashimoto sont trois fois plus susceptibles de développer un cancer de la thyroïde [26, 27]. Il est donc important de surveiller votre thyroïde et de la mettre au repos (« carence » légère en iode et supplémentation thyroïdienne adéquate) [29]. Dans tous les cas, des traitements médicamenteux et chirurgicaux de la thyroïde existent et pourront vous être prescrits. En particulier les chances de survie à 5 ans après un cancer de la thyroïde sont de 98%.
Dans le même temps, de nombreuses patientes se font enlever inutilement leur glande thyroïde en raison d’excroissances thyroïdiennes qui ont longtemps été classées à tort comme des cancers, mais qui ne sont pas réellement cancéreuses. Seules 5 % des tumeurs de la thyroïde sont des cancers. En particulier, ce n’est pas parce qu’un nodule croît très rapidement qu’il est cancéreux. Une initiative récente de l’Institut national du cancer américain a cherché à reclasser un type de tumeur thyroïdienne papillaire (variante folliculaire encapsulée du carcinome thyroïdien papillaire) en la renommant comme tumeur non invasive (néoplasie folliculaire non invasive de la thyroïde avec des caractéristiques nucléaires de type papillaire). Ce type de tumeur est encapsulé par du tissu cicatriciel et n’est pas susceptible de se propager ou de progresser. Cela représente 15% des cancers qui n’en sont plus selon cette nouvelle définition et appellation [30].
En fait les cas de cancers réels de la thyroïde se produisent chez 5 à 15% des personnes ayant des nodules. Ce chiffre est inférieur dans les pays où la carence légère en iode est répandue [31]. Malheureusement, si vous avez la thyroïdite de Hashimoto, cela augmente le risque que vos nodules soient cancéreux qui passe de 6 à 10% dans cette étude [32].
Il y a 3 types principaux de tumeurs cancéreuses de la thyroïde:
- différencié (inclut les cellules papillaires, folliculaires et de Hürthle)
- médullaire
- anaplasique
Les signes cliniques se limitent souvent à un nodule tumoral isolé ou associé à des ganglions, pouvant provoquer des signes de compression locale (difficultés pour respirer, avaler, anomalies de la voix). Des métastases osseuses (douleurs osseuses, fractures spontanées) ou pulmonaires (toux, gêne respiratoire) peuvent être constatés. Pour les cancers différenciés, la thyroïde est dure et les patientes ressentent une compression locale. L’état général est altéré.
➽ Téléchargez le guide pour découvrir le dosage en iode qui réduira le risque de cancer associé à vos nodules.
Les autres formes de thyroïdites, inflammations de la thyroïde, traitement indépendant d’Hashimoto
Les thyroïdites sont un ensemble d’affections causées par un processus infectieux, inflammatoire ou immunitaire de la thyroïde. En étant déjà atteinte de la thyroïdite de Hashimoto, vous n’êtes pas plus ou moins à risque d’avoir d’autres formes de thyroïdites que les personnes saines Ces thyroïdite n’ont aucun rapport entre elles. Si votre thyroïde est déjà complètement détruite, elle ne peut par ailleurs plus être malade…
- Thyroïdite aiguë suppurée : infection à point de départ thyroïdien ou à point de départ distant (dissémination d’une infection) ;
- Thyroïdite subaiguë (de De Quervain) : « grippe » de la thyroïde. C’est une inflammation probablement d’origine virale ;
- Thyroïdite indolore ou silencieuse ;
- Thyroïdite fibreuse (de Riedel) : exceptionnelle mais grave. C’est une inflammation fibreuse d’évolution très rapide ;
- Thyroïdite du post-partum : une thyrotoxicose peut survenir quelques mois après l’accouchement ;
- Thyroïdite après traitement par cytokines : en général au cours de traitement du cancer par interleukine ou interféron.
Des maladies sans rapport avec la thyroïde, traitement en lien avec Hashimoto
La maladie auto-immune cible aussi d’autres organes
L’inflammation chronique est susceptible de s’attaquer à d’autres organes que votre thyroïde. En particulier, les maladies ci-dessous ont un taux d’occurrence plus important chez les femmes Hashimoto que dans le reste de la population:
- la peau : vitiligo [33, 34, 35], lupus [36, 37]
- les reins : glomeruglopathie (maladie de Berger) [89]
- le sang : maladie de Raynaud [89], syndrome des antiphospholipides [87], maladie de Biermer [78]
- le cuir chevelu : pelade [91]
- articulations : lupus [90], polyarthrite rhumatoïde [56] , pseudopolyarthrite rhizomélique [34], artérite à cellules géantes [34], arthropathie inflammatoire indifférenciée [89]
- oreille interne : ménière [46]
- pancréas : diabète type 1 [98]
- système nerveux: fibromyalgie [71]
- système endocrinien: hypophyse [50], glandes surrénales (maladie d’Addison) [78]
- glandes lacrymales et salivaires : syndrome de Gougerot-Sjögren [67]
- muscles (en particulier les yeux) : myasthénie [67]
- intestin : maladie coeliaque [45]
Ceci est dû au fait que la maladie de Hashimoto n’est pas une maladie de la thyroïde, mais une maladie de votre système immunitaire. Selon votre bagage génétique personnel et votre mode de vie, cette maladie auto-immune s’exprime de différentes façons en attaquant aussi d’autres organes.
En France, les médecins ne cherchent pas à faire le lien entre ces différentes maladies. Cependant chacune d’entre elles peut faire l’objet d’un diagnostic médical. Il est donc important d’évoquer avec votre médecin tous les symptômes susceptibles de s’y rapporter. Vous avez intérêt à insister pour obtenir un diagnostic complet car certaines maladies forment entre elles des cercles vicieux. Elles ont souvent des causes communes qu’un diagnostic complet aide à identifier.
➽ Téléchargez le guide pour découvrir la liste des signes évocateurs d’une autre maladie auto-immune. Si vous observez ces signes, vous devez en parler aussi à votre médecin.
Autres maladies ayant les mêmes déclencheurs que votre Hashimoto, en sont des causes ou des conséquences
Si vous avez déjà une des maladies suivantes, ce peut être une piste pour remonter aux causes de votre Hashimoto (et aussi de cette autre maladie):
- apnée du sommeil [32]
- cancer du sein [31]
- syndrome pré-menstruel, fibrome, endométriose [33], kyste de l’ovaire [36], cancer des ovaires, infertilité [34] ou fausses couches [35]
- résistance à l’insuline ou diabète de type 2 [37]
- ostéoporose [38]
- maladie de Gilbert
- lychen plan buccal [38]
- dépression [39]
- hernie hiatale [40]
- psoriasis [41]
- crohn [42]
- cholestérol [43, 44, 46]
- calculs rénaux [47]
- syndrome d’asperger, autisme [48] – valable aussi si vos enfants sont atteints
- bipolarité [49, 50]
- sclérose en plaque [45]
- SIBO [51]
- cirrhose biliaire primitive [56]
- gastrite [57]
➽ Téléchargez le guide pour identifier les causes communes de ces différentes maladies. La connaissance des causes particulières dans votre cas vous permet de mener les changements dans votre vie appropriée. Une hygiène de vie adaptée permet de désactiver les déclencheurs de certaines de ces maladies.
Thyroide traitement des désagréments non médicaux par une hygiène de vie adaptée
Vous trouverez dans les programmes en ligne les liens logiques entre vos sensations corporelles désagréables, les tests en laboratoire à réaliser et les solutions à appliquer dans votre cas particulier. Les conseils donnés concernent principalement l’évolution de votre mode de vie. C’est à dire les activités que vous faites au quotidien. Comment, où et avec quel matériel, équipement ou ingrédients vous pratiquez ces activités. Il ne s’agit pas d’un traitement médical ou d’une pilule magique que vous pourriez ingérer sans rien changer par ailleurs dans votre vie.
Dans une moindre mesure les programmes couvrent l’utilisation de super-aliments et de suppléments alimentaires non dangereux en accès libre dans le commerce. Les formations privilégient les produits pour lesquels les risques associés dans le cadre d’une consommation raisonnée sont très faibles voire inexistants. Pour tout ce qui relève de traitements médicaux ou de principes actifs très efficaces (et donc aussi dangereux si mal utilisés…), la formation vous aide à identifier les spécialités médicales pouvant vous accompagner au cas par cas!
Pour retrouver la forme que vous aviez avant vos problèmes de thyroïde, c’est un traitement qui va bien au-delà de la simple supplémentation en hormones thyroïdienne. Aujourd’hui, ces traitements globaux ne sont proposés que par certains très rares spécialistes de la thyroïdite de Hashimoto. De plus les médecins spécialisés réalisent souvent de nombreuses consultations à la journée et n’ont pas beaucoup de temps pour vous expliquer ces petits détails qui font toute la différence. Or c’est un ensemble de changements bénéfiques qui sont à faire pour aller mieux. C’est ce que les programmes en ligne vous expliqueront.
- Les modules de formation permettent de remonter la piste de vos symptômes. Vous recevrez en bonus un tracker complet de l’ensemble des signes cliniques et symptômes dont vous pouvez souffrir lorsque vous avez la thyroïdite de Hashimoto. Vous pourrez ainsi avoir une vision globale des chaînes de causes et des cercles vicieux dans votre organisme.
- Chaque cause d’origine potentielle de votre inflammation est associée à un test en laboratoire fiable que vous pouvez acheter depuis la France. Pour chaque test, l’expert qui contribue au module de formation, vous recommande un nom de laboratoire qui est le meilleur rapport qualité-prix. Ce que vous avez besoin de savoir et qui peut s’analyser est décrit dans la formation au moyen de courtes vidéos pédagogiques, pas à pas, de sorte que vous n’avez aucun risque de vous tromper lorsque vous commandez un test.
- Vous trouverez aussi dans cette formation un simulateur qui vous permettra d’identifier les conseils d’hygiène de vie à appliquer en priorité en fonction de votre profil. Pour chaque conseil, les conditions particulières pour lesquelles l’effet bénéfique a été scientifiquement prouvé et les contre-indications sont résumées de façon simple et concise. Les sources scientifiques associées sont fournies. Ainsi vous pourrez immédiatement vérifier que chaque conseil est bien adapté à votre situation. Ces conseils compléteront les recommandations et traitements que vous prescrira votre médecin.
- Au cours des modules de formations destinés à rehausser votre niveau global d’énergie, vous serez très probablement amenée à découvrir ou suspecter des pathologies qui n’ont pas encore été diagnostiquées par votre médecin. Ce peut être une infection (H. Pilory [1], Blastocystis H [2]….) ou une stéatose hépatique [3,4], un problème rénal ou encore dentaire… Le traitement des pathologies médicales ne fait pas partie du périmètre des formations. Nous vous indiquerons alors comment procéder pour obtenir un diagnostic médical et un traitement allopathique adapté en passant par la médecine conventionnée.
Thyroïde traitement médicamenteux adapté à votre cas particulier
Les différents traitements de la thyroïde disponibles sont à choisir en fonction de votre profil particulier. Retrouvez les résultats dernières recherches scientifiques en la matière dans la suite de l’article.
Sources et crédits
La bibliographie de cet article se trouve sur une page dédiée que vous pouvez consulter ici.
Bonjour Céline,
Waou mais quel article. Un article-fleuve bourré d’info – heureusement je ne suis pas touchée… mais en revanche je suis passionnée de santé naturelle, et je suis toujours curieuse d’en savoir plus, en particulier sur les maladies inflammatoires. La mienne c’est la dermatite atopique, d’ailleurs j’ai été intéressée de voir dans cet article qu’elle ne présente pas une prévalence plus forte chez les femmes touchées par la maladie de Hashimoto…
En tant que maladie inflammatoire auto-immune, liée en partie à des facteurs comme le mode de vie & l’environnement pro-inflammatoires, considérez-vous que c’est une maladie « du siècle » ? J’entends par « maladie du siècle » ou de « civilisation » les maladies qui ont connu une augmentation constante à mesure de l’industrialisation croissante depuis plusieurs décennies, caractérisées par une inflammation chronique…
J’observe que les patients touchés par ces pathologies partagent de nombreux points communs, dont le rapport au symptôme… j’en parle dans mon dernier article, sur les aspects « psychosomatiques » de l’eczéma, si ça t’intéresse!
il y a bien un lien ! Il faut que je le rajoute dans l’article !!!
Mais quel article !!!
Je ne suis pas touché personnellement mais un me personne qui m’est proche l’est…
Et j’ai compris tellement de choses de sa situation grâce à toi !..
Un grand merci
ça me fait très plaisir de lire ça. Les personnes touchées par cette maladie se sentent tellement incomprises!
On Sent tout de suite l’expertise en parcourant ce contenu riche en info de première ordre pour les gens qui souffrent de ce type de pathologie ! J’ai d’ailleurs un ami qui se bat avec son alimentation depuis 20 ans, et je confirme qu’un dérèglement thyroïdien, c’est une vraie galère….
Quel bel article ! J’ai rarement lu un exposé scientifique sur une pathologie aussi clair, détaillé, utile et à la portée de tous
Je garde cette page dans mes favoris, que j’ai faite suivre à une amie qui a subi une thyroïdectomie
Bravo pour tout ce travail et ta contribution et tous tes conseils !
Cet article est une vraie mine d »informations. Il est rare de lire des articles aussi complets, documentés et riches.Bravo!
OMG … ce n’est pas un article mais une encyclopédie !!! … Bravo c’est étonnant de découvrir tout cela …