Iode et thyroïde, des informations fiables ?

Episode 2 : iode, plage, crustacés…et thyroïde !

NB: vous découvrez ce feuilleton estival en cours de route…le début est ici!

Comment avoir de l’information fiable sur la quantité d’iode optimale en cas de troubles de la thyroïde?

Le dosage de l’iode en cas de maladie de Hashimoto est la question et l’erreur fatale la plus fréquente que je rencontre chez les femmes qui me consultent.

Donc j’aimerais présenter la recherche sur ce sujet, afin de pouvoir remettre les pendules à l’heure. Je ne suis pas là pour donner mon opinion mais plutôt une analyse détaillée de ce que la littérature scientifique présente actuellement.

⛔ Et je le fais d’autant plus que ces fausses croyances sur l’iode sont un réel danger pour les femmes.

Quand on parle de littérature scientifique, ça veut dire que des expériences et études ont réellement été menées sur des groupes de personnes important, que toutes les valeurs biologiques ont été mesurées avec des tests fiables. Dans de telles études, il y a eu d’autres scientifiques d’autres pays voire continents qui ont vérifié comment les travaux ont été faits et comment ils ont été interprétés. De plus, les résultats de ces expériences sont publiés dans des revues internationales dans lesquelles seulement les meilleures équipes de recherche arrivent à publier. Ces études sont bien identifiées et il est possible d’y faire référence de manière univoque. Bref, on sait précisément d’où vient l’info, ce n’est pas juste “le docteur Michu m’a dit que…”

Il est important d’aller chercher vos informations dans des revues disponibles sur Pubmed, Science Direct, etc…

🚧🚧 et pas à la librairie du coin ou dans le dernier best-seller d’Amazon sur la « Thyroïde ». 🚧🚧

Et quand vous regardez une publication scientifique, cherchez d’autres résultats plus récents, l’existence de méta-études, ou de tests randomisés sur un grand échantillon comparés à un placebo. Ces études sont en effets plus fiables que de simples études prospectives.

Quel est en général le besoin d’iode pour les femmes Hashimoto ?

Votre corps contient environ 15 à 20 mg d’iode et 70 à 80 % de celui-ci réside dans la glande thyroïde. L’enzyme peroxydase thyroïdienne oxyde l’iode qui est ensuite intégrée dans la thyroglobuline entraînant la production de thyroxine (T4) et de triiodothyronine (T3). L’hormone stimulant la thyroïde (TSH) régule ce processus.

Si vous êtes une femme, votre thyroïde n’a besoin que de 100 microgrammes d’iode par jour pour fonctionner correctement. Une fois que l’apport en iode dépasse ce niveau, une hypothyroïdie et une maladie thyroïdienne auto-immune peuvent survenir chez 10% des femmes [1].

Un apport quotidien en iode autour de 100 µg est celui pour lequel le taux de maladies chez les femmes est en moyenne le plus bas. Au delà de ce niveau, il y a une croissance des maladies thyroïdiennes auto-immunes.

Oui, vous m’avez bien lue et entendue, c’est l’excès d’iode, même léger qui déclenche Hashimoto!

🔎🔎 Je ne voudrais pas bien sûr occulter que cette dose doit être calculée finement au cas par cas. En effet, de nombreuses autres pathologies peuvent justifier que cet apport d’iode optimal pour vous ne soit plus élevé que 100 µg. Pour n’en citer que quelques unes de manière non exhaustives : TDAH, SPOK, sein fibrokystique, cancer du sein, certains cancers de la thyroïde, ostéoporose, etc… et bien entendu : la grossesse !

Mais il est important de comprendre que la dose d’iode moyenne optimale pour une femme Hashimoto, a fortiori si elle est jeune, n’est pas la dose d’iode moyenne optimale en population générale.

Donc faites votre calcul, il est très probable que vous êtes déjà en excès même sans supplémentation par rapport à cette moyenne. Reste à déterminer si dans votre cas, vous seriez mieux à rester proche de la meilleure fourchette pour les femmes Hashimoto ou si vous avez besoin de plus pour d’autres raisons.

Si vous avez un doute, vous pouvez continuer à lire cette série d’article estivale. Je vais passer à la loupe toutes les recherches qui existent à ce sujet pour que vous puissiez comprendre exactement ce qui se passe dans pour votre cas personnel.

Et comme vous en avez l’habitude sur ce blog, les articles à suivre contiendront les liens vers toutes les références et sources utiles ! Préparez-vous à faire chauffer PubMed !

Cliquez pour lire l’épisode 3 : d’où vient le mythe hexagonal des « régimes à l’iode » pour soigner Hashimoto?

Pour (re)lire les épisodes précédents :

Episode 1 : La controverse sur l’iode et la thyroïde

Source et crédites:

[1] George Kahaly, Hans Peter Dienes, Jürgen Beyer, Gerhard Hommel, Randomized, Double Blind, Placebo-Controlled Trial of Low Dose Iodide in Endemic Goiter, The Journal of Clinical Endocrinology & Metabolism, Volume 82, Issue 12, 1 December 1997, Pages 4049–4053, https://doi.org/10.1210/jcem.82.12.4416

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