La maladie d’Hashimoto est une affection auto-immune fréquente où le système immunitaire attaque la thyroïde, entraînant des symptômes variés et souvent méconnus, mais pouvant être efficacement gérés avec un traitement et un mode de vie approprié.
Equilibrer les apports alimentaires en iode et en sélénium constitue un premier axe de travail pour tout malade de la thyroïdite de Hashimoto.
La recherche scientifique sur la maladie d’Hashimoto avance
Du nouveau sur Hashimoto en 2024, il y a eu beaucoup, beaucoup de publications scientifiques très intéressantes qui sont sorties sur le thème « Hashimoto maladie ».
Des études viennent notamment valider des choses qu’on savait, mais pour lesquelles ce n’était pas encore tout à fait très clair scientifiquement parlant, le fait que ça pouvait avoir un bénéfice. Ou à l’inverse, des choses dont on a pu penser il y a maintenant 10, 20, 30 ans que ça pouvait être intéressant pour les malades de la thyroïdite de Hashimoto et qui, en fait, ces dernières années se sont révélées être moins intéressantes. Ou alors seulement pour diminuer les anticorps, mais qui pouvaient potentiellement après générer d’autres effets délétères.
Et donc c’est ce dont on va parler. Sur les sujets que vous connaissez toutes et tous, je suis sûre, l’iode, le sélénium, la vitamine D, le gluten. On va parler aussi d’Helicobacter Pylori qui nous embête énormément. Il y a effectivement des avancées, alors, qui sont évidemment pas non plus exactement tout ce que moi j’aimerais avoir comme réponse, mais qui sont déjà significatives.
Alors je vais commencer tout de suite par deux questions qui me sont arrivées par mail, mais c’est des questions avec lesquelles je vais introduire. Tout ce dont on va parler aujourd’hui en fait vont être des contributions pour répondre à ces questions.
- La recherche scientifique sur la maladie d’Hashimoto avance
- Hashimoto, une maladie qui vous inquiète avec beaucoup de flou
- L’effet d’une supplémentation en iode sur le microbiote
- Hashimoto maladie
- La prise d’un supplément d’iode réduit la production de butyrate des malades Hashimoto
- Le supplément d’iode favorise des bactéries, levures et champignons pathogènes qui contribuent à la maladie de Hashimoto
- Le butyrate peut vous aider si vous avez fait cette bêtise, mais mieux vaut éviter de la faire…
- Quelles sont les doses d’iode susceptibles de perturber le microbiote en cas de Hashimoto?
- Que pensez-vous du supplément d’iode que propose mon médecin pour Hashimoto?
- Que faire quand l’iodurie urinaire est extrêmement basse?
- Peut-on se limiter à un apport en iode par les plantes en cas de maladie de Hashimoto?
- On se rapproche d’un consensus scientifique sur le sélénium pour les malades Hashimoto
- Le rôle du sélénium pour la fonction thyroïdienne avec ou sans maladie Hashimoto
- La carence en sélénium chez les Hashimoto, une définition qui ne va pas de soi
- Les femmes Hashimoto sont une population avec des besoins bien spécifiques
- Le sélénium réduit les effets de la thyroïdite de Hashimoto
- La sélénométhionine est la meilleure forme de supplémentation
- Faut-il consommer des noix du Brésil avec la thyroïdite de Hashimoto?
- Quel est l’impact du polymorphisme DIO2 en cas de maladie de Hashimoto?
- Mon oncologue ne veut pas entendre parler de supplémentation…
Hashimoto, une maladie qui vous inquiète avec beaucoup de flou
Le lien entre la thyroïdite de Hashimoto et les autres maladies auto-immunes
Lee qui me disait:
j’ai entendu qu’une maladie auto immune peut en amener une autre. Est ce que c’est vrai? Pourquoi? Et dans quel cas?
Alors Lee, oui, c’est vrai. Effectivement, si vous avez la thyroïdite de Hashimoto, vous avez plus de chance d’attraper une autre maladie auto immune au cours de votre vie que si vous n’avez pas la maladie de Hashimoto.
Des causes communes de l’auto-immunité reconnues dans plusieurs maladies (Hashimoto, diabète….), exemple de la Vitamine D
Et après, si on regarde du point de vue des mécanismes, ils peuvent être multiples. Mais ce que l’on peut dire déjà par rapport au sujet qu’on va traiter aujourd’hui, c’est que, par exemple, Hashimoto est associée à la carence en vitamine D. A la fois le fait d’avoir la maladie Hashimoto dégrade la capacité à métaboliser la vitamine D, et dans l’autre sens, quand on a une carence en vitamine D, c’est un facteur favorable pour avoir Hashimoto. On est dans des cercles vicieux.
Et donc le fait d’être en carence en vitamine D ou d’avoir un niveau qui est seulement le niveau requis pour la santé osseuse. Ce que vous avez dans un bulletin d’analyse dans un laboratoire classique. En fait ce niveau là, il est trop faible pour pouvoir gérer l’auto immunité. Donc, si vous avez Hashimoto que vous restez avec des niveaux de vitamine D faible, le fait d’avoir ce niveau de vitamine D pas assez important, va potentiellement contribuer après à avoir les autres maladies auto immunes qui sont connues aussi pour se déclencher quand on n’a pas assez de vitamine D.
➽ Téléchargez le Quizz « Domptez Hashimoto » pour commencer à vous y retrouver dans vos causes de la maladie de Hashimoto et ses symptômes.
Hashimoto maladie : Les actions valables pour tout le monde qui réduisent les risques pour la santé globale
C’est pareil sur d’autres éléments. On va en reparler ce soir. D’une manière générale, ce que je vous conseille, si vous ne savez pas, c’est d’appliquer les choses de base. C’est à dire, ne mangez pas de produits transformés, faites vous même des plats à partir de vrais aliments sains, les moins pollués possibles, avoir le moins de substances toxiques. Essayez d’avoir la plus grande diversité possible de votre diète. Tout ça, ça contribue à un microbiote sain. Et après, évidemment, vous pouvez vous faire accompagner, regarder tout le contenu que je publie pour faire des choses un petit peu plus précises. Vous trouverez dans le Guide « Domptez Hashimoto » des indications pour affiner votre plan d’action personnalisé.
Mais bien dormir, manger des choses saines, éviter de s’exposer à tout un tas de substances toxiques, c’est vraiment déjà les bases.
Et après, il y a d’autres choses, mais parfois aussi, vous pouvez être amenée à faire des actions contreproductives. Pourquoi? Comment? On va en parler là dans la session aujourd’hui. Je vais vous parler d’articles récents concernant Hashimoto et le gluten. Si vous utilisez une action qui n’est pas vraiment parfaitement ciblée sur votre profil, vous pouvez dégrader. Donc, si vous ne savez pas, il vaut mieux vous abstenir de faire des régimes trop restrictifs, vous abstenir de prendre des supplémentation très importantes de X ou Y, vitamine ou minéral.
Parfois, c’est très utile de le faire, mais ça doit être fait de manière ciblée pour éviter de dégrader d’autres paramètres.
Hashimoto maladie : comment réduire le brouillard mental?
Je réponds aussi à votre deuxième question qui est liée. Pourquoi autant de brouillard mental chez les Hashimoto? Comment améliorer cette situation? Le brouillard mental, il est lié à l’inflammation dans le cerveau. Le fait que vous ayez une maladie auto-immune, votre corps est en inflammation.
Quand on a la maladie de Hashimoto, souvent on a des attaques auto-immune d’autres organes. Et ce n’est pas forcément des maladies visibles connues. Ce n’est pas une neuropathie diabétique, vous n’en êtes pas à ce stade là. Mais c’est déjà un commencement, soit de l’inflammation soit d’auto immunité sur d’autres parties de votre corps il y a les deux en fait, mais tout ça, ça contribue au brouillard mental.
Il y a des conseils vraiment de base. On va parler aujourd’hui du sélénium. Le sélénium, s’il est pris en bonne quantité, contribue à réduire l’inflammation dans le cerveau et à améliorer les facultés cognitives. La vitamine D, on va en parler aussi. Ça contribue quand c’est pris à la bonne dose à diminuer le brouillard mental.
On pourrait parler d’oméga 3. On pourrait parler de différents types d’anti oxydants, de butyrate, etc. Mais gardez en tête déjà que d’appliquer les bases, ça va contribuer à réduire votre brouillard mental.
Au delà de ces conseils généraux, pour identifier vos causes personnalisées de brouillard mental, répondez au Quizz et utilisez la fiche Brouillard Mental du Guide « Domptez Hashimoto » pour identifier vos causes personnelles
Intolérances alimentaires, comment s’en sortir avec la maladie de Hashimoto?
Ensuite Thérèse me posait une autre question :
j’ai Hashimoto et beaucoup d’intolérances alimentaires. Je suis suivie par le docteur Mussi à Paris. J’ai limité gluten, produits laitiers. Pour la première fois, mes anti-TPO sont en dessous de 1000. Je prends L-thyroxine et la TSH a bien diminué. Le docteur Mussi me prescrit du Permeaprotect, des probiotiques, de la vitamine D, traitement contre le Candida Albican, j’espère faire encore baisser.
Attention aux régimes d’élimination trop strict, sauf cas particulier Hashimoto + maladie coeliaque
Alors Thérèse, c’est bien de prendre les supplémentation de type Permeaprotect, vitamine D tout ça, c’est des vitamines, des minéraux qui je crois savoir ne sont pas dans des proportions totalement stupides.
Après du point de vue de l’élimination, il faut bien vérifier pourquoi vous éliminez. Si vous éliminez juste pour baisser les anti TPO, oui, éliminer tout un tas d’aliments baisse les anti TPO. Mais ce n’est pas forcément ça qui vous aide à améliorer la couche de mucus de votre estomac et de votre intestin à résoudre la perméabilité intestinale. Donc ce n’est pas ça qui aide à guérir la maladie de Hashimoto.
Et même, malheureusement, pour la plupart d’entre nous, si on fait un régime trop strict, ça va au contraire contribuer à détraquer d’avoir des restrictions alimentaires. Tant que vous ne faites que diminuer les produits céréaliers et laitiers au profit de la consommation de plus de légumes, cela est plutôt favorable en général. Mais pensez à maintenir une consommation à minima une fois par semaine.
Il faut focaliser tout l’effort à restaurer le fonctionnement intestinal sain. En particulier renforcer la production des métabolites bénéfiques: butyrate… et réduire la production des métabolites néfastes : LPS, TMAO….
Vous avez besoin de créer une cascade de métabolites bactériens qui vous soit favorable.
Certains moyens de faire baisser les anti-TPO sont néfastes pour votre état de santé
Si vous faites même un jeûne, vous allez faire baisser considérablement vos anti TG anti TPO, parce qu’évidemment vous ne mangez plus rien. Donc il y a plus de choses qui peuvent venir faire réagir le système immunitaire. Mais ça ne soigne pas en tant que tel tous vos dérèglements. Et en l’occurrence le jeûne, je ne vous le conseille pas en règle générale, parce que ça dérègle aussi le rythme circadien, le cortisol, les conversions. Mais toujours est il qu’on peut éliminer, éliminer pour baisser les anti TPO. Mais après l’auto immunité, elle va se propager ailleurs. Donc il faut vraiment aller au cœur sur les causes.
La plupart de mes clientes qui ont fait des jeûnes prolongés dans leur historique de parcours ont considérablement aggravé leur maladie de Hashimoto.
Traiter les troubles dans l’ordre (physio)logique est le meilleur moyen d’arriver à des résultats
Vous faites un traitement pour le Candida. Regardez bien si vous faites le traitement pour le Candida intestinal, avez vous déjà bien pris en compte les éventuels dysfonctionnements qu’il pourrait y avoir dans votre microbiote buccal, également dans votre estomac? S’il y a une dysbiose gastrique, Helicobacter Pylori, tout traitement de Candida que vous pouvez faire risque d’achopper parce que vous n’avez pas traité l’amont du tube digestif.
Je vous rappelle que les aliments, ils rentrent dans la bouche et ils sortent à la selle. Et donc si vous avez des problèmes en haut, ils se propagent en bas. C’est des choses qu’on voit dans toutes les publications: l’impact d’Helicobacter Pylori sur la dysbiose des intestins, puis sur le cancer du colon. On va en parler un petit peu aujourd’hui. Les problèmes se propagent, il faut toujours traiter le haut. Je ne connais pas le détail de votre situation. Je réagis juste par rapport à quelques éléments que vous m’avez indiqués là en question et on va détailler ça aujourd’hui.
Peut-on diagnostiquer Hashimoto uniquement avec des anticorps anti-TG?
Est ce qu’on peut diagnostiquer Hashimoto avec les anticorps anti TG?
Oui, oui, oui, bien sûr. Si vous avez des anti TG élevées et pas d’anti TPO, ça peut tout à fait être Hashimoto. Les anti TPO ne s’expriment pas chez tout le monde. Ils ne sont pas circulants dans la circulation sanguine chez tout le monde. Pour certaines personnes ce n’est que les anti TG. Et pour certaines personnes, on ne voit même pas en circulation sanguine ni les anti TG ni les anti TPO. Il faut aller faire vraiment l’échographie de la thyroïde pour voir quelque chose.
Alors,si votre anti TG est élevé, mais qu’il n’y a pas encore de choses visibles sur l’échographie. Les anti TG, on peut les retrouver dans plein d’autres maladies qui n’ont même rien à voir avec la thyroïde.
De toute façon, il faut surveiller votre niveau de T4. Si votre T4 est trop basse, Hafida là, il faudra vous supplémenter en hormones thyroïdiennes. Maintenant, si vous avez des anti TG élevés, c’est de toute façon signe d’une inflammation et du fait que votre corps aurait besoin de faire ce qu’on vient de dire, par exemple du sélénium, de la vitamine D.
Et d’avoir un régime le moins inflammatoire possible, donc éviter la junk food. Pas de farine blanche, le moins de sucre possible, manger équilibré, bien dormir. C’est des choses de base. Là vous êtes sûre de ne pas vous tromper. Et après, je ne connais pas votre cas particulier et il faudrait un peu creuser.
Je vous invite à consulter l’article complet sur la signification des anticorps anti-TG.
L’effet d’une supplémentation en iode sur le microbiote
Alors je vais attaquer dans le vif du sujet. On va aller voir les publications que j’avais repérées pour aujourd’hui. Le format est un petit peu différent de celui auquel vous aviez l’habitude, si vous me suiviez l’année dernière. Là, je vais passer les publications une par une. Pour que vous voyez que les informations, elles viennent d’un certain nombre de sources. Vous pouvez, après aller vérifier dans les sources, en mettant à chaque fois: traduction en français.
Pour cela, quand vous cliquez sur le lien d’une publication, il vous suffit ensuite de faire un clic droit avec votre souris directement sur l’article, puis de sélectionner « traduire en français ». Vous pourrez ainsi plus aisément vérifier le contenu de la publication
L’impact de l’iode sur le microbiote, un sujet nouveau en recherche pour Hashimoto maladie
On regarde un premier travail qui a été réalisé par une équipe de chinois qui a évalué l’effet de l’apport en iode sur le microbiote intestinal de souris et d’humains Hashimoto.
Alors ça, c’est intéressant parce que l’iode, j’en avais déjà beaucoup parlé.
On sait que gaver la thyroïde d’iode, c’est vraiment très immunogène. Ça va cibler l’attaque auto immune sur la thyroïde.
Effet d’un supplément d’iode sur la thyroïde
Thyroïdite de Hashimoto
Ça rend la thyroïde beaucoup plus susceptible d’être attaquée. C’est un peu comme mettre de l’huile sur du feu.
Hashimoto maladie
votre supplément d’iode est de l’huile sur le feu
Et là, en l’occurrence, on regarde un autre aspect que je n’imaginais pas. En fait, j’ai été surprise de voir cette publication. Quand on se supplément en iode, ça va avoir des effets sur le microbiote. Et des effets qui ne sont pas bon du tout. Les chercheurs ont regardé à la fois comment évoluait le microbiote, donc les différents types de bactéries dans l’intestin.
Et ils ont évalué aussi ce que faisaient ces bactéries. Parce que les bactéries, vous savez, elles transforment les aliments en différents produits. Après le produit est pris par une autre bactérie qui retransforme en autre chose, etc.
Donc ça fait des métabolites qui vont à la fin, être les choses dont on se nourrit, des choses qui peuvent avoir un rôle sur notre immunité, sur notre humeur qui vont fournir des signaux à notre corps. Et là, ce qui est intéressant, c’est qu’ils ont évalué aussi comment évoluaient les métabolites quand on prenait des doses plus ou moins importantes d’iode.
La prise d’un supplément d’iode réduit la production de butyrate des malades Hashimoto
Là quand je dis on, en fait, ils ont pu évaluer ça chez des souris, parce que chez des humains, c’est un peu plus compliqué de faire cette expérience là. Chez les humains, ils ont évalué le microbiote de façon un peu plus macro. Et pour les souris, ils sont vraiment allés dans le détail. Et ce qu’on peut remarquer, c’est que le fait de prendre des doses croissantes d’iode va contribuer à réduire la population de bactéries qui synthétisent du butyrate.
Le butyrate, c’est une substance extrêmement utile pour permettre que notre paroi intestinale reste saine qu’elle ne permette pas un passage des fragments protéiques incomplètement digérés, de parasites, de bactéries, etc. Et donc il y a un affaiblissement de notre capacité à synthétiser du butyrate quand on prend de l’iode.
Le supplément d’iode favorise des bactéries, levures et champignons pathogènes qui contribuent à la maladie de Hashimoto
Ils ont aussi fait des diagrammes, de couleur ou on voit: le contrôle, quand ils mettent une dose de 10 d’iode, une dose de 100, une dose de 1000.
Et là, c’est les populations de bactéries. Et ce que l’on peut voir, c’est que quand on commence à rajouter un peu d’iode, ça va favoriser des bactéries connues pour déclencher Hashimoto: Helicobacter, Candida, etc.
Puis après, quand on met encore beaucoup plus, c’est encore d’autres bactéries qui ne sont pas les mêmes qui se retrouvent à être favorisées, qui sont ici. Et quand on met encore encore plus d’iode, c’est encore d’autres bactéries là qui sont favorisées.
Après, ils ont essayé de tester: si on rajoute du butyrate à la souris, est ce qu’on arrive à soigner les méfaits que l’on a créés avec l’iode? La réponse est partiellement oui. Effectivement, le fait de rajouter du butyrate a permis de ramener le microbiote vers un état qui était plus favorable.
Le butyrate peut vous aider si vous avez fait cette bêtise, mais mieux vaut éviter de la faire…
Alors ça c’est, c’est intéressant, c’est la recherche. Nous, quelles conclusions on peut en tirer?
Et alors que l’iode avait dégradé le microbiote. Et puis après, si on fait rien pour améliorer, on reste avec cette dégradation, même si on enlève l’iode, c’est bien ça qu’il faut comprendre, c’est qu’on n’est pas dans un schéma ou tout est réversible. Une fois qu’on a fait des bêtises, desfois on galère pour revenir en arrière. Donc là, la bonne idée qu’on pourrait tirer de cela, c’est de se dire, ok, si on a pris beaucoup d’iode par erreur, parce qu’on s’est fait avoir par les vendeurs de suppléments dits « pour la thyroïde » qui ajoutent beaucoup d’iode dedans. Il est peut-être possible, en tout cas, c’est possible sur des souris, de réparer les bêtises en prenant du butyrate. C’est ça que je voulais vous montrer. C’est tout nouveau. Personne n’avait jamais étudié ça concernant l’iode.
Quelles sont les doses d’iode susceptibles de perturber le microbiote en cas de Hashimoto?
Sophie:
on ne dit pas les doses d’iode utilisées.
Pour les doses d’iode, quand vous avez Hashimoto : visez d’être juste en bas de la fourchette.
On vise d’être à 100 microgrammes par jour. Soit de supplémentation, soit d’excrétion urinaire sur 24 h. Ça revient à peu près au même.
Regardez ce que vous mangez. Normalement, si vous mangez suffisamment de petits poissons, les moins pollués, types sardines, maquereaux, et que vous mangez une alimentation complète, vous n’avez pas besoin de vous supplémenter. Les personnes qui ont besoin de se supplémenter quand elles sont Hashimoto, c’est qu’elles ont aussi des gros problèmes d’histamines, qu’elles doivent pour d’autres raisons ne pas manger tout un tas d’aliments qui ont de l’iode et pas de fruits de mer. Alors là, il faut une supplémentation. Mais sinon, comptez sur votre alimentation et c’est bon.
Alors les doses d’iode, dans ce que je vous ai montré: les diagrammes, c’était sur des souris, donc ce n’est pas forcément applicable directement sur les humains.
Que pensez-vous du supplément d’iode que propose mon médecin pour Hashimoto?
Hafida: vous prenez des compléments prescrit par le médecin. Alors, iode, il faut regarder si c’est un complément d’iode à 150 microgrammes que vous avez déjà des anti TG. Vous êtes en démarrage Hashimoto. Je déconseille l’iode, Hafida. Il vaut mieux manger équilibré, en particulier des poissons et laisser de côté ce supplément d’iode. Souvent on a des anti TG au démarrage de Hashimoto, puis après, on a des anti TPO. Donc moi, je serais prudente.
Que faire quand l’iodurie urinaire est extrêmement basse?
Sophie: si c’est 15 microgrammes par litre. Je n’aime pas trop le par litre car cela ne donne pas une idée claire de la quantité d’iode réellement excrétée. Si vous buvez 0,5L d’eau par jour ou au contraire 1,5L, ça peut faire une différence très significative d’interprétation.
Il faudrait multiplier par votre volume urinaire pour voir sur 24 h, mais c’est sûr que 15, c’est déjà au ras des pâquerettes. Sophie , je vous invite aussi à regarder ce que vous mangez, après peut-être que vous n’assimilez pas du tout cet iode qu’il y a un autre problème.
Là, oui, il vaut peut être mieux du coup se supplémenter, mais aussi faire du travail sur votre alimentation. Si vous êtes si basse en iode, vous avez vraisemblablement beaucoup d’autres carences et des troubles digestifs significatifs.
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Peut-on se limiter à un apport en iode par les plantes en cas de maladie de Hashimoto?
L’apport en iode par les plantes n’est pas bénéfique pour la thyroïdite de Hashimoto.
Alors, Kamila, je ne sais pas de quoi vous parlez. Est ce que vous me parlez des plantes en général ? Ou de certaines plantes qui sont extrêmement concentrées en iode?
Peu importe, en fait. Vous pouvez prendre l’iode dans les plantes. Oui, c’est adapté. Si vous prenez des plantes hyper concentrées, comme les algues, alors il ne faut pas prendre des portions importantes et pas tous les jours. Autrement vous risquez d’activer une hashitoxicose dans votre thyroïde et de contribuer à la détruire d’avantage.
Vous citez les céréales qui en contiennent: les céréales entières. Mais il y a évidemment d’autres plantes qui en contiennent. Les céréales ne sont pas la première des sources. Vous ne pourrez pas atteindre les niveaux requis d’iode si votre alimentation est basée principalement sur des céréales. D’ailleurs, ce n’est pas recommandé pour tout un tas d’autres raisons….
Si vous êtes végétarienne, il pourrait y avoir potentiellement une carence. Mais si vous prenez du lait, du fromage, des oeufs, dans ces produits là, il y a de l’iode. Par contre, si vous êtes végane là, effectivement, il faut une supplémentation (ou bien des algues dans les bonnes proportions).
Et peut être aussi réenvisager vos priorités. Je vous dis les choses de façon très nette. Le véganisme n’est quand même pas très favorable par rapport à la thyroïdite de Hashimoto. Avec la maladie de Hashimoto, votre capacité à extraire les nutriments des plantes ainsi que les possibilités de synthèse de votre corps en macronutriments utiles sont compromises. Donc un apport de produit animaux bien choisis sera favorable pour reconstituer votre organisme.
On se rapproche d’un consensus scientifique sur le sélénium pour les malades Hashimoto
Le sélénium, c’est un antioxydant, anti-inflammatoire. Une substance extrêmement importante quand on a la thyroïdite de Hashimoto.
Le rôle du sélénium pour la fonction thyroïdienne avec ou sans maladie Hashimoto
Alors déjà dans la thyroïde, que fait le sélénium? C’est un minéral qui compose des protéines qui sont essentielles.
Une protéine qui s’appelle la DIO. C’est une enzyme qui est connue pour pouvoir convertir les différentes formes de hormones thyroïdiennes, par exemple, la T4 en T3, etc.
Le sélénium compose aussi une autre protéine très importante, le GPX.
Le GPX, c’est comme l’extincteur.
Vous mettez de l’iode,
du fer,
ça va permettre à thyroïde de fonctionner,
d’ajouter l’iode sur la thyroglobuline,
mais tout ça, ça fait chauffer la thyroïde.
Et la GPX, c’est comme un extincteur qui vient éteindre l’incendie
et qui permet à votre thyroïde de fonctionner et sans brûler toute la maison.
La carence en sélénium chez les Hashimoto, une définition qui ne va pas de soi
Et donc, c’est super important. La plupart des malades Hashimoto sont carencées en sélénium. Et en plus le niveau de sélénium, qui est perçu comme étant le niveau adéquat en population générale, il est un peu en deçà de celui qui serait potentiellement adéquat pour les Hashimoto.
Malheureusement, ça fait maintenant des dizaines d’années que les chercheurs travaillent là dessus, qu’on voit ça, que les médecins qui vous accompagnent vous donnent peut-être du sélénium et qu’on voit les bénéfices.
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Mais ce ne n’était pas encore reconnu par les standards et par les consensus scientifiques, notamment les consortiums européens, américains, brésiliens. Et cette étude là, elle vise justement à permettre que les sociétés savantes puissent enfin se mettre d’accord sur le sélénium. En venant mettre à jour pourquoi certaines études concluaient que le sélénium ne servait à rien.
Les femmes Hashimoto sont une population avec des besoins bien spécifiques
Pourquoi est ce que des méta études précédentes n’étaient pas concluantes? C’est tout simplement parce qu’à chaque fois, on étudiait toujours des populations qui mélangeaient les choux et les carottes. On étudiait des populations où il y avait à la fois des enfants, des adultes, des populations à la fois avec des hommes, des femmes, des gens qui prenaient déjà de la supplémentation thyroïdienne, d’autres n’en prenaient pas, des femmes ménopausées, des personnes qui prenaient du sélénium à haute dose, d’autres à doses beaucoup plus faibles, des personnes qui avaient un statut en fer ou en iode qui était inconnu.
Or le fer, l’iode, le sélénium, tout ça, ça travaille ensemble et ça doit être aux bonnes doses.
Donc si on est complètement carencée en fer, on ne va pas du tout réagir de la même manière que si on a énormément de fer et pas beaucoup d’iode. L’idée, dans cette méta étude là, c’est qu’ils ont essayé de refaire le tri dans toutes les précédentes études pour arriver à distinguer tous ces paramètres.
Ils ont listé que tous ces paramètres là pouvaient potentiellement rendre les études peu concluantes. Mais les précédentes études, malheureusement, n’avaient pas forcément mesuré tout ça. Et donc ils n’ont pas pu faire le travail jusqu’au bout. Néanmoins, ils sont déjà arrivés à des conclusions intéressantes.
Le sélénium réduit les effets de la thyroïdite de Hashimoto
Première chose : quel que soit votre situation, le fait de prendre du sélénium, si vous avez Hashimoto, va baisser vos anti TPO et le malondialdéhyde.
En fait, c’est un indicateur du stress oxydant dans vos cellules. Donc ça, c’est déjà super intéressant.
Et si vous ne prenez pas de supplémentation thyroïdienne , ça va en plus augmenter votre T4.
Et alors après, il y a plein de cas particuliers, mais pour lesquels du coup, il n’y avait pas beaucoup d’études. Donc c’est plus une méta étude. C’est une réanalyse de tout un tas d’études individuelles.
Mais on a pu voir que dans certaines études que prendre du sélénium, ça réduit les cytokines pro- inflammatoires. C’est les messagers de notre système immunitaire qui envoient l’information pour dire aux autres cellules du système immunitaire, vas-y, il faut s’activer. Il faut y aller.
Justement toutes ces cytokines pro-inflammatoires qui promeuvent l’expansion de l’inflammation, elles sont modérées par le sélénium. Et à l’inverse, le sélénium va renforcer des cytokines anti-inflammatoires régulatrices.
Des choses très intéressantes aussi. On savait déjà depuis un certain temps que selon les différentes formes de sélénium, il y en avait qui généraient plus ou moins d’effets indésirables.
La sélénométhionine est la meilleure forme de supplémentation
En l’occurrence, ils ont aussi vu que quand on prenait de la sélénométhionine, donc la forme organique de sélénium, on a aussi les meilleurs résultats.
Et on a aussi les meilleurs résultats quand on prend des doses plus élevées de sélénium, ça s’applique sur des patientes qui sont déjà très atteintes de thyroïde de Hashimoto avec des niveaux anti TPO très hauts et qu’on est sur des personnes adultes.
Qu’est ce qu’on peut en conclure? C’est que de se supplémenter en sélénium, ça devient quelque chose de validé par de grands nombres d’études. Si vous êtes adulte, dans ce cas, il semble, d’après cette dernière méta analyse que ça soit une bonne idée de se supplémenter.
Faut-il consommer des noix du Brésil avec la thyroïdite de Hashimoto?
les fameuses noix du Brésil…
Comme les noix du Brésil ont un contenu hyper variable, Karine. Si vous comptez sur les noix du Brésil, il faut absolument contrôler vos niveaux de sélénium sanguins. Parce que parfois ça va vraiment être beaucoup trop les noix et parfois elles en contiennent peu. C’est vraiment le hasard de l’endroit où elles sont produites.
Il y a d’autres aliments qui contiennent du sélénium qu’on aime moins, mais qui pourtant sont très, très utiles à notre tube digestif, par exemple, les tripes,
par exemple, la dinde.
Les tripes, c’est le tube digestif d’un animal, cela contient donc directement tous les micro et macro nutriments utiles pour renouveler les cellules de vos parois digestives. C’est donc un aliment super intéressant en cas de maladie de Hashimoto
Je vous suggère d’autres choses… ce n’est ni exotique, ni sexy… mais ça marche! C’est d’ailleurs comme cela que j’ai résolu mes problèmes.
Ça peut être intéressant de prendre des apports en sélénium des aliments qui apportent une multiplicité de bénéfices pour Hashimoto. Et en plus qui vont avoir à des niveaux beaucoup plus stables que les noix du Brésil.
Quel est l’impact du polymorphisme DIO2 en cas de maladie de Hashimoto?
Que faire quand on a un polymorphisme DIO2?
Alors ça, ça serait l’occasion d’un tout un autre LIVE. Mais en gros, il ne faut pas s’arrêter à la génétique.
J’ai la mauvaise DIO1.
J’ai la mauvaise DIO2.
Et j’ai réussi à résoudre tous mes problèmes de conversion en jouant sur tout un tas d’autres paramètres. Les mauvaises DIO1 et les mauvaises DIO2, elles s’expriment aussi comme mauvaises dans un contexte.
22 % de la population mondiale est porteuse de ce mauvais variant DIO2 en particulier.
Vous voyez qu’en fait ça affecte beaucoup de gens. Et tout le monde ne devient pas malade et n’a pas des symptômes majeurs d’ hypothyroïdie à cause de ce variant. C’est tout ce que vous faites autour qui doit être votre priorité pour permettre de compenser une conversion qui ne se fait pas au même niveau que d’autres personnes, mais qui se fait quand même.
Vous savez que vous devez faire attention à la conversion, mais ne pensez pas que c’est rédhibitoire. En particulier, consommer les doses de sélénium approprié va aider vos DIO à mieux fonctionner.
Mon oncologue ne veut pas entendre parler de supplémentation…
Les oncologues ne recommandent pas les compléments alimentaires.
Oui, évidemment, les oncologues essaient de prioriser la priorité qui est le suivi de votre cancer. Je ne vais évidemment pas vous dire autre chose que votre médecin.
D’ailleurs que je ne suis pas moi, même médecin. Je suis ingénieure. Je passe beaucoup de temps à lire les publications scientifiques pour essayer de mettre de la clarté et de vulgariser tout ça. Mais évidemment, vous suivez les recommandations de votre médecin. Toutefois, bien qu’étant suivie par les oncologues, votre médecin traitant sera probablement d’une meilleure écoute sur ce sujet.
Cuisinez plus régulièrement des plats riches en sélénium vous permettra d’améliorer votre situation sans avoir recours à un supplément.
L’équilibre de l’iode et du sélénium n’est qu’un des multiples aspects à régler pour éliminer les causes de la maladie de Hashimoto. Cliquez ici pour voir les thèmes suivants pour lesquels il y a eu des avancées scientifiques en 2024.
Si vous avez des questions auxquelles je n’ai pas répondues concernant le sélénium et l’iode, posez-les en commentaires de cet article.