Thyroïde, Hashimoto et calcium : pourquoi vos analyses peuvent être trompeuses

Bilan sanguin avec tube de prélèvement pour explorer le calcium et la thyroïde chez une patiente Hashimoto.

Beaucoup de femmes souffrant d’hypothyroïdie ou Hashimoto se rassurent parce que leur calcium sanguin est « dans la norme », alors qu’elles restent épuisées, ont mal partout, avec des crampes musculaires, des picotements ou une fragilité osseuse qui progresse silencieusement. Dans la pratique, de nombreuses abonnées des Secrets de Hashimoto confondent ces manifestations de carence en calcium – crampes, tensions musculaires, douleurs osseuses, paresthésies, troubles de l’humeur ou du sommeil – avec un « manque de T3 » ou un problème de dosage thyroïdien, car ces symptômes se superposent en partie à ceux de l’hypothyroïdie et de la thyroïdite de Hashimoto. Les statistiques dans nos accompagnements sont manifestes : parmi les utilisatrices d’ODYSSEE Labo et les participantes au Parcours de Santé Avancé qui ont correctement rempli leurs documents… environ 80% des femmes en préménopause ou ménopause de la communauté sont vraisemblablement dans cette situation!!!

Quand calcium et thyroïde donnent une fausse impression de sécurité

Manque de calcium et malsoin de la thyroïde

Sur les réseaux sociaux, certains thérapeutes mettent fortement en avant l’idée de “carence en T3”, poussant à des supplémentations en T3 à forte dose, souvent sans bien comprendre les liens entre la mesure de laboratoire de la T3libre et le véritable métabolisme de cette hormones en cas de supplémentation… alors que la vraie urgence chez mes clientes est parfois un déséquilibre du métabolisme calcium–vitamine D–PTH et une carence minérale qui n’a jamais été explorée correctement. [1] [2]

Ce cercle vicieux est particulièrement problématique : des doses excessives d’hormones thyroïdiennes peuvent abaisser la TSH, augmenter le remodelage osseux et accélérer la perte de densité minérale, ce qui aggrave encore le risque d’ostéoporose et de fractures, surtout chez les femmes ménopausées. Autrement dit, en cherchant à corriger de supposés symptômes de « manque de T3 », certaines se retrouvent avec une hyperthyroïdie subclinique d’origine médicamenteuse et des os qui se déminéralisent, alors que le problème de fond – une hypocalcémie ou un équilibre calcium–vitamine D fragile – n’a pas été pris en charge. C’est une erreur que de nombreuses lectrices de ce blog ont déjà faite : se focaliser sur la T3, courir chez un médecin fonctionnel pour modifier leur traitement, voir leur TSH s’effondrer, tout en négligeant les signaux d’alerte osseux et minéraux que le corps envoyait depuis des mois. [3] [4]

La compréhension des mécanismes: une étape indispensable pour bien soigner sa thyroïde et obtenir sa ration de calcium

Cet article a donc un double objectif : d’abord montrer pourquoi un calcium « normal » sur la prise de sang ne garantit absolument pas que vos os et vos réserves minérales sont en sécurité lorsque vous avez Hashimoto, ensuite vous aider à distinguer les symptômes qui relèvent d’un vrai déficit en hormones thyroïdiennes de ceux qui peuvent signaler un problème de calcium ou de métabolisme osseux. Au fil de la lecture, seront passées en revue les limites des analyses classiques, le rôle de la vitamine D, de la PTH et du magnésium, ainsi que l’impact des traitements thyroïdiens – en particulier des doses élevées de T3 – sur vos os, afin que vous puissiez en parler de manière éclairée avec votre médecin et éviter les supplémentations « à tort et à travers ». [5]

Pour aller plus loin de façon structurée, une formation gratuite vous est proposée dans laquelle j’explique comment éviter l’erreur fréquente « je manque de T3 » versus « je manque de nutriments et je ne fais pas ce qu’il faut dans ma vie pour aller mieux » est détaillée avec des exemples concrets et des pistes pour sécuriser à la fois votre équilibre hormonal et votre capital osseux sur le long terme. [5] [6]

Hypothyroïdie et Hashimoto, pourquoi c’est lié à vos os?

Os fragilisé posé sur des pierres pour représenter l’ostéoporose liée aux troubles de la thyroïde et du calcium
Quand la thyroïde est déséquilibrée, un calcium trompeur peut accélérer la déminéralisation osseuse sans être détectée.

L’hypothyroïdie, c’est quand la thyroïde ne fabrique pas assez d’hormones pour faire tourner le “moteur” du corps à la bonne vitesse. Quand ce moteur tourne au ralenti, tout le corps fonctionne plus lentement : fatigue, frilosité, prise de poids, constipation, ralentissement du rythme cardiaque, etc.

La thyroïdite de Hashimoto est l’une des causes les plus fréquentes d’hypothyroïdie dans les pays occidentaux. Il s’agit d’une maladie dite “auto-immune” : le système immunitaire, qui est censé défendre l’organisme contre les microbes, se met à attaquer la thyroïde comme si c’était un ennemi. À force, la glande thyroïde s’abîme, produit moins d’hormones, et l’hypothyroïdie s’installe. Beaucoup de femmes, en particulier à partir de la quarantaine, sont concernées, souvent sans le savoir pendant des années.


Comment la thyroïde agit sur les os et le calcium

Les hormones thyroïdiennes ne servent pas qu’à l’énergie ou au poids : elles jouent aussi un rôle important dans la santé des os. On peut imaginer que les os sont en travaux permanents : d’un côté, des cellules détruisent l’os usé, de l’autre, d’autres cellules reconstruisent de l’os neuf. Les hormones thyroïdiennes contribuent à régler la vitesse de ce chantier.

Quand il n’y a pas assez d’hormones (hypothyroïdie), ce renouvellement osseux peut être ralenti, ce qui peut influencer la qualité de l’os à long terme. À l’inverse, quand il y en a trop (par exemple si le traitement est trop dosé), le “chantier” s’emballe, l’os est détruit plus vite qu’il n’est reconstruit, et cela peut fragiliser les os. Les hormones thyroïdiennes participent aussi à l’équilibre entre deux minéraux clés, le calcium et le phosphore, qui sont un peu les “briques” et le “ciment” de l’os.


Et, mise à part la thyroïde, qui gère aussi l’utilisation du calcium?

Mannequin anatomique montrant les organes internes pour représenter l’intestin et le métabolisme du calcium.
Quand la barrière intestinale fuit, le calcium fuit aussi : vos os paient la facture à long terme.

Le calcium dans le corps n’est pas géré seulement par la thyroïde. D’autres acteurs importants interviennent en permanence pour maintenir un taux de calcium stable dans le sang et de bons stocks dans les os :

  • La parathormone (PTH) : c’est une hormone fabriquée par de toutes petites glandes situées juste derrière la thyroïde, les parathyroïdes. La PTH agit comme un “thermostat du calcium” : si le calcium sanguin baisse, elle donne l’ordre de récupérer du calcium dans les os, de mieux l’absorber au niveau de l’intestin et de moins le perdre dans les urines.
  • L’intestin : c’est la porte d’entrée du calcium provenant de l’alimentation. S’il est enflammé, perméable ou que la digestion est perturbée, l’absorption du calcium peut être moins bonne.
  • La vitamine D : elle aide l’intestin à absorber le calcium que l’on mange. Sans suffisamment de vitamine D, on absorbe mal le calcium, même si l’alimentation en apporte.
  • Le magnésium : ce minéral intervient dans le bon fonctionnement de nombreuses réactions chimiques, y compris celles qui concernent la vitamine D, la PTH et la solidité de l’os.
  • Les reins : ils filtrent le sang et décident quelle quantité de calcium est éliminée dans les urines ou gardée dans le corps.

Tout ce système fonctionne comme une équipe : si l’un des membres (thyroïde, PTH, vitamine D, magnésium, reins, intestin) ne fait pas bien son travail, l’équilibre du calcium peut se dérégler. Chez les personnes avec hypothyroïdie ou Hashimoto, il est donc important de ne pas regarder uniquement la thyroïde, mais aussi ces autres éléments qui influencent la santé osseuse et le risque de carence en calcium.

Calcium et thyroïde : pourquoi un calcium « normal » peut être trompeur

Bilan sanguin et tube de prélèvement illustrant l’analyse du calcium et de la thyroïde chez une patiente Hashimoto
Un simple bilan sanguin ne suffit pas toujours à révéler les déséquilibres calcium et thyroïde chez les personnes avec Hashimoto

Quand on regarde ses résultats de prise de sang, on voit souvent une seule ligne “calcium”, avec une valeur entourée de deux chiffres “normaux”. En réalité, ce dosage standard mesure le calcium total dans le sang, c’est‑à‑dire tout le calcium qui circule, sans distinguer ce qui est vraiment disponible pour les cellules de ce qui est “rangé” sur des protéines de transport. On peut donc avoir un calcium “dans la norme” tout en ayant des réserves osseuses basses et une fragilité osseuse bien installée, en particulier quand on a une hypothyroïdie ou une thyroïdite de Hashimoto, qui sont connues pour influencer le métabolisme osseux et minéral.

Une grande partie du calcium présent dans le sang est en fait accrochée à une protéine, l’albumine. Ce calcium lié ne se comporte pas de la même manière que le calcium ionisé, la forme “libre” et active, que les muscles, les nerfs et le cœur utilisent en direct. Le problème, c’est que la plupart des laboratoires mesurent seulement le calcium total, sans doser le calcium ionisé, alors que c’est ce dernier qui reflète le mieux ce dont le corps dispose réellement. Le calcium total peut donc avoir l’air rassurant, alors que le calcium ionisé est limite ou bas, ce qui peut contribuer à des crampes, des fourmillements, une irritabilité neuromusculaire ou une fragilité osseuse, en particulier chez les personnes ayant des troubles de la thyroïde. [7]

Calcium et thyroïde : quand un bilan phosphocalcique “normal” est trompeur

En cas de dérèglement de la thyroïde ou de maladie auto‑immune comme Hashimoto, le corps met tout en œuvre pour garder un calcium sanguin à peu près stable, car c’est vital pour le cœur et le système nerveux. Une des façons d’y parvenir est de piocher dans les os : l’organisme libère du calcium osseux pour maintenir un taux “correct” dans le sang, même si cela revient à démonter peu à peu votre “charpente” interne. Tant que ce mécanisme de compensation tient, vos analyses de calcium peuvent paraître normales, ce qui donne une fausse impression de sécurité. Mais en arrière‑plan, le couple calcium et thyroïde travaille à crédit : vos os se déminéralisent, votre capital osseux s’érode, et le risque d’ostéoporose augmente silencieusement, surtout après la ménopause ou en cas de carences associées (vitamine D, magnésium). C’est l’hypocalcémie latente. [8]

Calcium et thyroïde : les paramètres souvent oubliés dans les bilans

Fouiller dans son historique de résultats de laboratoire, au-delà du calcium et de la thyroïde

Quand on s’intéresse vraiment au duo calcium et thyroïde, il ne suffit pas de regarder une seule ligne “calcium” sur la prise de sang. D’autres paramètres sont essentiels : la vitamine D (qui conditionne l’absorption du calcium), la PTH ou parathormone (le “thermostat” du calcium), le magnésium et le phosphore, ainsi que, dans certains cas, des examens ciblés de la santé osseuse comme l’ostéodensitométrie pour évaluer la densité minérale des os. Pour une personne avec hypothyroïdie ou Hashimoto, ces éléments donnent un tableau beaucoup plus fidèle de la situation réelle que le seul calcium sérique.

Une carence en vitamine D est un exemple typique de piège : elle peut maintenir un calcium sanguin “normal” au prix d’une lente déminéralisation des os. Le corps, faute de vitamine D suffisante pour bien absorber le calcium au niveau de l’intestin, va compenser en libérant du calcium à partir du squelette, ce qui fragilise progressivement les os, notamment chez les femmes avec Hashimoto déjà exposées à des risques accrus de troubles osseux. C’est le risque d’ostéoporose accru, bien connu chez les femmes hypothyroïdiennes…mais qui n’est pas lié uniquement à la thyroïde! Dans ce contexte, la PTH peut s’élever pour garder le calcium dans la norme sur la prise de sang : c’est un équilibre “forcé”, qui montre que l’organisme se bat pour maintenir le calcium sanguin, mais ce n’est pas un signe de santé, plutôt un signal d’alerte à prendre au sérieux. [9]

Rechercher les indices, y compris par des moyens inattendus

Femme consultant le tracé ECG de sa montre connectée pour surveiller palpitations et rythme cardiaque.
Quand le cœur s’emballe, ce n’est pas toujours “juste la thyroïde” : un déséquilibre calcium–thyroïde peut aussi jouer un rôle.

Il existe aussi des indices indirects, souvent disséminés dans des bilans que personne n’a reliés au sujet “calcium et thyroïde”. Par exemple, une albumine très basse sur un bilan sanguin peut modifier l’interprétation du calcium total, ou encore certains ECG réalisés pour des raisons cardiaques peuvent montrer des petites anomalies en lien possible avec un manque de calcium, sans que cela ait été explicitement expliqué à la patiente. Plusieurs participantes du Parcours de Santé Avancé ont pris conscience de cette piste en re‑regardant leurs anciens bilans, ou même grâce aux données de montres connectées (comme l’Apple Watch) qui les ont poussées à vérifier certains paramètres cardiaques et à en reparler ensuite avec leur médecin. Il ne s’agit évidemment pas de “faire l’interprétation à la place” des médecins, mais d’avoir une grille de lecture plus complète pour repérer quand quelque chose mérite d’être creusé davantage sur le plan médical.

Dans ODYSSEE Labo, ce travail de décodage est structuré pour repérer ces paramètres souvent oubliés, comprendre comment ils s’articulent avec calcium, thyroïde et Hashimoto, et à préparer des questions pertinentes pour les spécialistes, parfois plus pointues que ce que la consultation standard laisse le temps d’aborder. Cette vérification supplémentaire à faire par vos soins n’est pas un luxe! Vous avez besoin d’un cadre pour “voir” ce que les bilans racontent vraiment, afin de poursuivre les enquêtes médicales au bon endroit et au bon moment.

Erreurs fréquentes avec calcium, thyroïde et médicaments

Slalomer dans la piste de bosses entre calcium et thyroïde

Femme fatiguée versant un complément liquide dans une cuillère, symbolisant l’automédication et supplément de calcium en cas de Hashimoto.
Multiplier les suppléments sans bilan complet calcium et thyroïde peut entretenir la fatigue au lieu de la résoudre.

Quand on parle de traitement de l’hypothyroïdie, le duo le plus utilisé reste lévothyroxine (T4) et, plus rarement, T3 sous différentes formes. Ces médicaments sont très sensibles à ce que l’on mange et aux compléments pris autour : les recommandations officielles insistent sur une prise à jeun, avec de l’eau, et un délai d’au moins 2 à 4 heures avec certains compléments comme le calcium, le fer, le magnésium ou encore certains médicaments pour l’estomac (IPP). Si ces règles ne sont pas respectées, une partie du traitement thyroïdien n’est pas absorbée correctement, ce qui peut donner l’impression que la thyroïde “fonctionne mal”, alors que le problème vient en réalité de l’interaction entre calcium et thyroïde, et pas forcément d’un manque de T3 ou d’un besoin de changer de molécule.

Calcium et thyroïde : symptômes à ne pas attribuer qu’à la T3

Un piège classique est de prendre le calcium trop près du traitement thyroïdien : les comprimés de calcium peuvent se lier au médicament dans l’intestin et réduire fortement son passage dans le sang. Résultat : la TSH peut remonter, le patient se sent fatigué, et on risque de modifier les doses à tort, de dépasser ce qu’il est raisonnable de prendre pour votre poids ou encore d’ajouter de la T3, alors que le vrai problème était purement une interaction médicamenteuse. À l’inverse, certaines molécules comme les IPP (inhibiteurs de la pompe à protons utilisés contre les brûlures d’estomac) et la corticothérapie prolongée peuvent diminuer l’absorption du calcium ou accélérer la perte osseuse, compliquant encore la lecture du duo calcium et thyroïde et augmentant le risque d’hypocalcémie et d’ostéoporose.

Autres médicaments à mettre sous votre radar en cas de « Grand Chelem » avec Hashimoto

Plaquettes de comprimés colorés illustrant les interactions entre compléments de calcium et traitements thyroïdiens.
Certains compléments et médicaments peuvent saboter l’absorption de votre traitement pour la thyroïde ou déséquilibrer le calcium.

D’autres médicaments, très présents dans la réalité des femmes avec Hashimoto, méritent d’être clairement nommés. L’usage chronique de laxatifs, même “naturels”, peut perturber l’absorption des nutriments, dont le calcium et le magnésium, en accélérant le transit et en irritant la muqueuse intestinale. Les inhibiteurs de l’aromatase, prescrits après un cancer du sein hormono‑dépendant, diminuent fortement les estrogènes, ce qui accélère la perte osseuse et rend le capital osseux encore plus vulnérable lorsque la thyroïde est déréglée. Enfin, les antidépresseurs inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS/ISRS) représentent un vrai “killer” osseux : plusieurs travaux associent leur prise prolongée à une augmentation du risque de fractures et à une baisse de densité minérale osseuse, en particulier chez les femmes déjà fragilisées sur le plan hormonal. [10] [11]

Pour beaucoup de femmes Hashimoto, ces médicaments se cumulent : traitement thyroïdien, IPP, laxatifs “de secours”, ISRS, voire inhibiteur de l’aromatase après cancer du sein. Pris isolément, chacun peut sembler anodin, mais ensemble ils pèsent lourd sur le couple calcium et thyroïde. D’où l’importance de faire l’inventaire complet de tout ce que vous prenez (ordonnances, compléments, “petits” médicaments du quotidien) et d’en parler avec vos médecins (endocrinologue, généraliste, oncologue le cas échéant) pour ajuster les horaires de prise, vérifier la nécessité des traitements au long cours et surveiller de près la santé osseuse. Cela ne signifie pas arrêter ces médicaments par vous‑même, mais comprendre qu’ils peuvent faire partie de l’équation, et qu’ignorer cet aspect peut conduire à sous‑estimer la fragilité de vos os et à mal interpréter vos bilans de calcium et thyroïde.

Symptômes de manque de calcium chez les Hashimoto

Gros plan sur un pied massé pour soulager des crampes pouvant évoquer un manque de calcium ou un déséquilibre thyroïdien.
Crampes et douleurs musculaires ne viennent pas toujours d’un manque de T3 : le calcium peut aussi être en cause.

Quand on souffre d’hypothyroïdie ou de Hashimoto, un manque de calcium peut se manifester par une série de signes subtils au début, puis de plus en plus nets : crampes musculaires (notamment la nuit), fourmillements dans les mains, les pieds ou autour de la bouche, sensations de décharges électriques, tensions ou douleurs musculaires persistantes, fragilité osseuse, fractures “pour un rien”, problèmes dentaires récidivants, mais aussi parfois troubles de l’humeur (irritabilité, anxiété) et du sommeil. Ces symptômes sont décrits dans les tableaux d’hypocalcémie et de dérèglements du métabolisme calcium–vitamine D–PTH, qui peuvent coexister avec des maladies thyroïdiennes comme la thyroïdite de Hashimoto.

La difficulté, c’est que ces signes se superposent en partie à ceux de l’hypothyroïdie elle‑même : fatigue, douleurs diffuses, tensions musculaires, troubles du sommeil, humeur dépressive ou anxieuse, ralentissement général. Du coup, beaucoup de femmes attribuent spontanément chaque crampe, chaque tiraillement musculaire ou chaque nuit de mauvais sommeil à un “problème de thyroïde” ou à un manque de T3, alors qu’une carence en calcium (ou en magnésium, ou en fer) pourrait être une explication au moins partielle. Chez les patientes Hashimoto, cette confusion est très fréquente, surtout lorsque les prises de sang montrent un calcium “dans la norme” et que personne n’a pris le temps de regarder le contexte global (vitamine D, PTH, médicaments, densité osseuse).

C’est pour cela qu’il est essentiel de relier les symptômes, les antécédents et les analyses, plutôt que de se focaliser sur une seule valeur de calcium isolée. L’objectif n’est pas de vous transformer en médecin, mais de vous donner une grille de lecture plus fine : que raconte la combinaison de vos crampes, de votre fatigue, de votre traitement, de vos bilans et de votre âge hormonal (pré‑ménopause, ménopause, antécédent de cancer du sein, prise d’ISRS, etc.). La formation gratuite “Domptez Hashimoto” et le tableur associé ont justement été conçus pour vous aider à croiser les signes et symptômes : crampes, fourmillements, palpitations, fluctuations de tension, troubles du sommeil… afin de mieux distinguer s’il s’agit plutôt d’un tableau compatible avec une carence en calcium, en fer, en magnésium ou d’un déséquilibre thyroïdien à discuter en priorité avec votre médecin. Cet outil ne remplace pas un avis médical, mais il vous donne une vision structurée de ce que votre corps signale, pour orienter plus efficacement les investigations et les ajustements thérapeutiques.

Comment demander un bilan calcium et thyroïde plus pertinent à son médecin

Femme en téléconsultation avec un médecin pour discuter du bilan calcium et thyroïde dans la maladie de Hashimoto.
Préparer vos questions sur le calcium et la thyroïde permet de mieux utiliser le temps de consultation, même à distance.

Quand on veut aller plus loin que le “classique” avec calcium et thyroïde, l’idée n’est pas de tout exiger, mais de savoir quels paramètres proposer à la discussion.

Faire des demandes argumentées pour calcium et thyroïde

En pratique, un bilan plus pertinent peut inclure :

  • Calcium total, et éventuellement calcium ionisé si le contexte le justifie.
  • Vitamine D, PTH (parathormone), magnésium, phosphore, fonction rénale (urée, créatinine, DFG estimé), car ces éléments influencent directement le métabolisme du calcium.
  • Un bilan thyroïdien complet adapté à votre situation : TSH (recommandée en première intention par la HAS), T4 libre. La T3 libre peut être dosée à condition d’avoir une TSH et une T4 dans la fourchette santé, faute de quoi cette mesure ne voudrait rien dire du tout et sera souvent mal interprétée.
  • Selon vos antécédents (ménopause, fractures, traitements à risque pour l’os), la question d’une ostéodensitométrie peut aussi être pertinente pour objectiver l’état du capital osseux. Surtout si vous avez plus de 50 ans, si vous avez eu un historique de supplémentation T3.

Pour aborder tout cela sans braquer votre médecin, le plus efficace est souvent de partir de votre histoire et de vos risques concrets, plutôt que d’une liste “pavé” à sortir de votre sac. Par exemple :

« Comme j’ai Hashimoto, que je suis en préménopause/ménopause et que j’ai des crampes, des douleurs osseuses et des antécédents familiaux d’ostéoporose, est‑ce qu’on pourrait vérifier non seulement la thyroïde, mais aussi le calcium, la vitamine D, la PTH et le magnésium pour voir si tout va bien de ce côté‑là ? »

« J’ai lu les recommandations récentes sur la prise en charge des hypothyroïdies, et je comprends que la TSH et la T4L restent centrales, mais avec mes symptômes persistants et mon risque osseux, est‑ce qu’un petit bilan autour du calcium et de la vitamine D aurait du sens à vos yeux ? ».

Notez que la suspicion d’ostéomalacie (défaut de minéralisation osseuse) est l’une des rares indications pour laquelle le dosage de la vitamine D est encore théoriquement remboursé par la SECU en France [16] … Mais si jamais votre médecin met finalement « HN » ou « NR » sur l’ordonnance, je vous conseille de payer ce dosage de votre poche de toute façon pour savoir où vous en êtes.

« Mon objectif n’est de comprendre si mon problème vient seulement de la thyroïde ou si le duo calcium et thyroïde joue aussi un rôle dans ma fatigue, mes crampes et mes douleurs. Qu’est‑ce qui vous semblerait prioritaire à vérifier ? »

S’appuyer sur les recommandations officielles pour calcium et thyroïde

Les recommandations de la HAS insistent sur un usage raisonné des bilans thyroïdiens (TSH en première intention, T4L en cascade), et sur la nécessité d’éviter les sur‑ ou sous‑traitements en lévothyroxine. S’appuyer sur ce cadre peut être un argument “imparable” [17] :

  • montrer que vous connaissez les grandes lignes (TSH en première intention, ajustement progressif, prudence chez la femme ménopausée, etc.),
  • puis expliquer que, dans ce cadre, vous aimeriez simplement que l’on n’oublie pas la dimension osseuse et minérale, très pertinente chez les patientes Hashimoto avec symptômes persistants.

C’est précisément là que le travail préparatoire que vous faites dans le Parcours de Santé Avancé change la donne : en ayant déjà croisé vos symptômes, vos antécédents, vos médicaments, vos prises de sang (via le tableur et les modules), vous arrivez en consultation avec une vision claire de ce qui touche au métabolisme calcique et à la thyroïde, sans vous disperser sur tous les autres sujets de santé. Si vous arrivez avec “toute votre vie” en vrac, le médecin se concentrera sur le plus visible et le plus classique (TSH, dose de lévothyroxine), et les causes plus rares ou plus subtiles de vos troubles ne seront jamais explorées faute de temps. En préparant en amont une synthèse centrée sur calcium et thyroïde (symptômes ciblés, traitements en cours, facteurs de risque osseux, valeurs déjà connues), vous ne remplacez pas le médecin : vous lui donnez les meilleures cartes pour enquêter au bon endroit, au bon moment, dans le temps très limité d’une consultation.

Quand la thyroïde n’est pas seule : vérifier le calcium est une urgence dans certains cas particulier à connaître

Si vous avez Hashimoto, vous n’êtes pas seulement concernée par la thyroïde. Les recommandations officielles et la littérature médicale reconnaissent l’existence fréquente de comorbidités auto‑immunes qui peuvent, chacune à leur manière, saboter votre métabolisme du calcium et de la vitamine D. Dans ces cas précis, se contenter d’un bilan thyroïdien classique est une erreur stratégique majeure, car la cause de vos symptômes peut venir d’ailleurs.

Voici les situations validées par les autorités de santé qui doivent impérativement vous faire penser à l’axe calcium – absorption – os :

1. La maladie cœliaque : le voleur invisible de calcium

La Haute Autorité de Santé (HAS) et la Société Française d’Endocrinologie (SFE) [6] rappellent que la maladie cœliaque est plus fréquente chez les patients atteints de thyroïdite auto‑immune (Hashimoto). Cette intolérance au gluten provoque une malabsorption intestinale qui touche en priorité le calcium, la vitamine D et le fer, souvent bien avant que les troubles digestifs ne soient bruyants.

  • Une malabsorption du calcium entraîne une hypocalcémie et une déminéralisation osseuse, même si vous mangez des produits laitiers. De plus, la maladie cœliaque peut perturber l’absorption de votre L‑thyroxine, rendant l’équilibre thyroïdien instable. [6]
  • Si vous avez Hashimoto + une anémie ferriprive résistante ou des troubles digestifs, les recommandations suggèrent de rechercher une maladie cœliaque, car c’est une cause majeure de carence calcique “cachée”. Ne vous contentez pas des anciens bilans, demandez les nouveaux tests bien plus fiables. Tout est expliqué dans ODYSSEE.

2. La gastrite auto‑immune et la maladie de Biermer

Tout comme la thyroïde, l’estomac peut être la cible d’une attaque auto‑immune, conduisant à une gastrite atrophique ou une maladie de Biermer. Cette condition est fréquemment associée à Hashimoto dans le cadre des polyendocrinopathies.

  • L’atrophie de la muqueuse gastrique entraîne une baisse d’acidité (achlorhydrie) nécessaire à l’absorption du carbonate de calcium alimentaire et médicamenteux. Elle provoque aussi une malabsorption de la vitamine B12, essentielle à la qualité de l’os. [12]
  • Une B12 ou une ferritine basse inexpliquée chez une patiente Hashimoto doit faire évoquer ce diagnostic, qui impacte directement votre capacité à assimiler le calcium.

3. Le syndrome polyendocrinien auto‑immun (Type 2)

C’est un terme barbare pour dire que les maladies auto‑immunes aiment voyager en escadrille. Le syndrome de Schmidt (ou polyendocrinopathie de type 2) associe Hashimoto, maladie d’Addison (insuffisance surrénalienne) et parfois diabète de type 1.[13]

  • L’insuffisance surrénalienne (Addison) peut perturber gravement l’équilibre des électrolytes (sodium, potassium, calcium). Le vitiligo (taches blanches sur la peau) est aussi un marqueur de ce terrain auto‑immun global. [15]
  • Si vous cumulez Hashimoto + fatigue extrême + hypotension + taches sur la peau (vitiligo), vous êtes dans un tableau qui dépasse la simple thyroïde et justifie un bilan endocrinien complet incluant le métabolisme phosphocalcique.

Pourquoi utiliser ces arguments en consultation ?

Ces liens ne sont pas des théories de médecine douce, mais des données établies par la HAS et les sociétés savantes. En mentionnant calmement : [14]

« Docteur, compte tenu de mon Hashimoto, je sais qu’il y a un risque accru de malabsorption (type cœliaque ou gastrite) qui pourrait expliquer mes carences en fer et peut-être en calcium. Est‑ce qu’on peut vérifier cela ? »

Vous montrez que vous ne cherchez pas des problèmes imaginaires, mais que vous suivez les recommandations de bonne pratique pour protéger vos os et sécuriser votre traitement. C’est exactement la démarche que nous construisons ensemble : ne pas se disperser, mais viser juste grâce à des connaissances validées.

Exemples de Sources officielles à utiliser lors de vos consultations :

  1. Haute Autorité de Santé (HAS). Prise en charge des hypothyroïdies chez l’adulte. Recommandation de bonne pratique. Décembre 2022 (validée par le Collège en mars 2023). [14]
  2. Société Française d’Endocrinologie (SFE). Item 243 – Hypothyroïdie. Référentiel pour les étudiants en médecine. 2022. [6]
  3. MSD Manuals (Version pour professionnels de santé). Thyroïdite d’Hashimoto. Revue médicale à jour 2024. [15]
  4. Orphanet. Polyendocrinopathie auto-immune type 2. Encyclopédie des maladies rares. [13]
  5. Société Nationale Française de Gastro-Entérologie (SNFGE). Gastrite atrophique et carences. [12]

Pour vous pré-mâcher le travail, dépliez cette section (facultative) pour voir exactement ce que vous pouvez imprimer et surligner dans les documents officiels.



Calcium et thyroïde : alimentation et hygiène de vie pour protéger vos os

Assiette de légumes verts type kale et épinards riches en calcium pour soutenir la thyroïde et les os.
Protéger vos os avec Hashimoto, ce n’est pas seulement une affaire de laitages : les légumes verts comptent aussi.

Penser au duo calcium et thyroïde, c’est souvent imaginer qu’il faut manger plus de produits laitiers. Or, beaucoup de personnes avec Hashimoto ont une sensibilité aux protéines de lait ou digèrent mal le lactose, et doivent de ce fait modérer leur consommation.

Heureusement, il est tout à fait possible de construire des apports calciques solides sans surcharger son système digestif : les eaux minérales riches en calcium (Hépar, Courmayeur, Contrex, Rozana…), les légumes de la famille des choux (brocoli, chou vert, kale), les sardines avec arêtes, les amandes, les graines de sésame (ou purée de sésame/tahini) et certaines légumineuses sont d’excellentes sources biodisponibles.

Verre d’eau minérale sur une serviette pour illustrer l’apport quotidien en calcium et hydratation.
Choisir une eau minérale riche en calcium peut soutenir vos os quand la thyroïde est fragile.

Mais attention : avaler du calcium ne suffit pas, encore faut-il l’absorber et le fixer. C’est là qu’interviennent vos alliés métaboliques : la vitamine D, indispensable pour faire passer le calcium de l’intestin au sang, et le magnésium, nécessaire pour activer la vitamine D. La santé de votre intestin est aussi cruciale : une muqueuse inflammée absorbe mal les minéraux. Soigner son assiette, c’est donc aussi soigner sa paroi intestinale pour que le calcium arrive vraiment à destination.

Enfin, pour que le calcium se fixe sur l’os, il faut un signal mécanique. L’os est un tissu vivant qui se renforce quand on lui demande de résister à des contraintes. Le mouvement est donc non‑négociable pour rompre le cercle vicieux “thyroïde ralentie – perte musculaire – fragilité osseuse”. Privilégiez les activités avec impact ou port de charge : marche rapide, renforcement musculaire avec petits poids, et même quelques minutes de corde à sauter ou de sauts sur place si vos articulations le permettent. Ce sont ces petites secousses régulières qui envoient le message aux cellules osseuses de “garder le calcium” pour consolider la charpente. [7]

Corde à sauter en bois et corde blanche pour symboliser l’exercice qui renforce les os malgré l’hypothyroïdie.
Quelques minutes de corde à sauter suffisent parfois à envoyer un signal puissant à vos os pour fixer le calcium.

Compléments de calcium et thyroïde : quand sont-ils vraiment nécessaires ?

Avec tout ce qu’on vient de voir, la tentation est grande de courir acheter une boîte de calcium “au cas où”. C’est pourtant une fausse bonne idée. La supplémentation en calcium ne doit jamais être automatique chez les patients Hashimoto : elle se décide au cas par cas, sur la base de vos analyses (calcium, vitamine D, PTH), de votre alimentation réelle et de vos facteurs de risque personnels (ménopause, antécédents de fractures, corticothérapie, inhibiteurs de l’aromatase). Un excès de calcium apporté par des compléments, surtout s’il n’est pas accompagné de suffisamment de vitamine D, de K2 et de magnésium, peut finir là où on ne le veut pas : dans les artères ou les reins (calculs), plutôt que dans les os.

Si votre médecin vous prescrit du calcium, la règle d’or est le timing : jamais en même temps que votre lévothyroxine. Le calcium bloque l’absorption de l’hormone thyroïdienne dans l’intestin. Il faut impérativement laisser au moins 2 à 4 heures d’écart entre les deux prises (par exemple, thyroïde le matin à jeun, calcium au déjeuner ou au dîner) pour ne pas déstabiliser votre TSH.

Pour la majorité des femmes, la stratégie la plus sûre et la plus efficace reste de privilégier l’alimentation (plus biodisponible et sans risque de surdosage brutal), d’optimiser les taux de vitamine D et de magnésium (souvent les vrais chaînons manquants), et de ne passer aux comprimés de calcium que si un déficit d’apport ou une malabsorption sévère est confirmé médicalement. Vos os ont besoin d’une équipe complète, pas juste d’une dose massive de craie avalée à la va‑vite.

Un calcium “dans la norme” sur la prise de sang ne garantit absolument pas que vos os et vos réserves minérales sont en sécurité quand vous avez Hashimoto, surtout si l’on ne regarde pas l’ensemble du tableau calcium et thyroïde (vitamine D, PTH, magnésium, médicaments, densité osseuse, comorbidités).

… et ce qu’il vous reste à faire

Femme regardant ses résultats d’analyses sur ordinateur pour suivre son calcium et sa thyroïde.
Croiser vos symptômes et vos bilans sur ordinateur aide à mieux comprendre le lien entre Hashimoto, calcium et fatigue.

La meilleure chose à faire maintenant est de revoir vos anciens bilans avec cette nouvelle grille de lecture : noter vos valeurs de calcium, vitamine D, PTH, magnésium, vos traitements (thyroïde, IPP, ISRS, corticoïdes, inhibiteurs de l’aromatase…), vos fractures éventuelles, puis les relier à vos symptômes (crampes, fourmillements, fatigue, douleurs osseuses, troubles du sommeil) pour en parler de façon structurée avec votre médecin, au lieu d’ajuster seule vos doses de T3 ou de multiplier les compléments “au hasard”.

Pour vous aider, vous pouvez télécharger un mémo “bilan calcium et thyroïde” qui récapitule les paramètres clés à surveiller, vous inscrire à la formation gratuite “Domptez Hashimoto” pour apprendre à croiser vos symptômes et vos analyses, et poursuivre avec d’autres articles des Secrets de Hashimoto sur la vitamine D, la santé osseuse ou les signes cutanés et de fatigue liés à la thyroïde, afin de construire progressivement une vision globale et cohérente de votre situation.

Quels sont les liens entre calcium et thyroïde ?

La thyroïde produit des hormones qui influencent directement le renouvellement des os et l’équilibre entre le calcium qui circule dans le sang et celui stocké dans le squelette. Quand la thyroïde fonctionne au ralenti (hypothyroïdie) ou est mal équilibrée, le chantier de reconstruction osseuse se dérègle, ce qui peut fragiliser les os sur le long terme. De plus, de petites glandes situées derrière la thyroïde, les parathyroïdes, régulent en permanence le calcium sanguin via la parathormone (PTH), ce qui crée un véritable “axe” thyroïde–parathyroïdes–calcium.

Peut-on avoir un calcium normal et des os fragiles avec Hashimoto ?

Oui, c’est même une situation fréquente : le dosage classique mesure le calcium total dans le sang, qui peut rester “dans la norme” alors que les réserves dans les os sont déjà entamées. L’organisme compense en libérant du calcium depuis le squelette pour garder un taux sanguin stable, ce qui entretient une déminéralisation silencieuse, surtout chez les femmes en préménopause ou ménopause et chez les patientes avec Hashimoto ou d’autres maladies auto-immunes. C’est pour cela qu’il est utile de regarder aussi la vitamine D, la PTH, le magnésium et, si nécessaire, la densité osseuse.

Quels médicaments perturbent le calcium quand on a une hypothyroïdie ?

Plusieurs médicaments courants peuvent interférer avec l’axe calcium–thyroïde. Les compléments de calcium, le fer, certains antiacides et inhibiteurs de la pompe à protons (IPP) diminuent l’absorption de la lévothyroxine et peuvent forcer à augmenter les doses si les prises sont trop rapprochées. D’autres traitements comme la corticothérapie au long cours, certains antidépresseurs, les inhibiteurs de l’aromatase après un cancer du sein ou certains laxatifs influencent la santé osseuse et le statut minéral, ce qui complique encore la lecture des bilans de calcium et du risque d’ostéoporose. D’où l’intérêt de faire régulièrement le point avec son médecin sur l’ensemble de ses médicaments, pas seulement sur le dosage de T4 ou de T3.

Faut-il prendre des compléments de calcium avec Hashimoto ?

La prise de compléments de calcium ne doit pas être systématique chez les personnes ayant Hashimoto ou une hypothyroïdie ; elle se discute à partir des analyses, de l’alimentation et des facteurs de risque individuels (âge, ménopause, antécédents de fractures, traitements associés). Dans beaucoup de cas, il est plus pertinent d’optimiser d’abord les apports alimentaires en calcium, la vitamine D, le magnésium et la santé intestinale, puis de voir avec le médecin si un complément est réellement nécessaire et comment le prendre à distance du traitement thyroïdien. Prendre du calcium “par précaution” sans bilan adapté peut, au contraire, poser des problèmes (mauvaise absorption de la T4, risque de calcifications si la vitamine D est mal gérée).


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