Langue qui fait mal, le lien avec Hashimoto

La thyroïdite de Hashimoto est une affection auto-immune qui touche principalement les femmes. Cette maladie peut engendrer divers symptômes, dont certains sont souvent négligés, comme les douleurs et les anomalies au niveau de la langue.

Dans cet article, nous explorerons comment cette maladie peut affecter la santé buccale, en mettant l’accent sur les signes révélateurs que vous pouvez présenter. La langue, bien qu’elle soit un organe souvent sous-estimé, joue un rôle crucial dans notre bien-être général et constitue le point de départ de notre activité digestive. Des changements dans son apparence ou sa sensibilité peuvent être des indicateurs importants de déséquilibres corporels. En effet, des études montrent que les personnes atteintes de thyroïdite de Hashimoto peuvent développer des symptômes buccaux spécifiques, tels que des douleurs ou des modifications de la texture de la langue. Découvrez dans cet article

  • les causes partagées entre Hashimoto et les problèmes de langue
  • les diagnostics médicaux à réclamer
  • les traitements, y compris naturels qui pourront vous soulager.

Rejoignez-nous pour découvrir comment mieux comprendre et gérer ces manifestations souvent ignorées de la thyroïdite de Hashimoto, afin d’améliorer votre santé globale et votre bien-être au quotidien.

Ci-dessous une courte vidéo introductive, mais vous avez bien plus d’information et de cas différents qui sont détaillés dans l’article juste après. Donc n’oubliez pas de « Lire la suite ».

J’ai la thyroïdite et ma langue me fait mal. J’ai de la glaire dans la gorge, aidez-moi.

je réponds aujourd’hui à la question de Bethy:

Les troubles au niveau de la sphère buccale, dans la bouche, c’est fréquent, lorsqu’on a la maladie de Hashimoto.

Les maladies bucco-dentaires sont particulièrement répandues chez les personnes atteintes de thyroïdite de Hashimoto. Les patients atteints de la maladie de Hashimoto présentent une incidence plus élevée de maladies bucco-dentaires, notamment de lichen plan buccal et de troubles temporomandibulaires, les stomatites, les mycoses, ainsi que de problèmes parodontaux, à cela peuvent s’ajouter de multiples troubles bénins liés à la dysbiose orale. Les microbes qui se trouvent dans la bouche sont en proportion déséquilibrée. D’autres phénomènes parfois totalement sous-estimés par le corps médical et qui ne sont pas visibles « à l’oeil » nu peuvent aussi s’inviter dans ce tableau.

Voici les grands chapitre de notre exploration de ces maux qui vous affectent

Le lien entre la dysbiose orale, Hashimoto et la dysbiose intestinale

Une étude réalisée en Turquie [3] indique que des altérations du microbiote oral sont présentes chez les femmes Hashimoto en plus grande proportion que le reste de la population. Ce déséquilibre dans la bouche a un rôle potentiel dans le développement de la maladie.

La présence de genres bactériens spécifiques, tels que Gemella et Enterococcus, s’est révélée significativement plus élevée chez les patients atteints d’hypertension que chez les témoins sains. Cette augmentation peut contribuer à une dysrégulation du système immunitaire, pouvant entraîner la production d’autoanticorps ciblant le tissu thyroïdien. Des bactéries issues de ces deux genres sont connus par ailleurs pour leur implication dans de tels types de phénomènes.

L’étude souligne également que les bactéries buccales peuvent influencer la composition du microbiote intestinal par le biais de la salive, ce qui peut affecter davantage les réponses immunitaires et contribuer aux processus auto-immuns. Cette interaction entre le microbiote oral et intestinal est cruciale, car elle peut mettre tout le corps en inflammation. Ceci favorise la propagation de l’autoimmunité dans d’autres organes. La réponse du système immunitaire dans la bouche exacerbe les réponses inflammatoires systémiques associées aux maladies auto-immunes.

La propagation de la dysbiose orale vers l’estomac puis l’intestin trouve aussi une voie de facilité lorsque l’estomac n’est pas assez acide… ce qui est fréquemment le cas chez les malades de la thyroïdite de Hashimoto. Il suffit alors aux microbes de descendre tout simplement par la bouche pour aller vers des endroits encore plus confortables dans nos intestins.

Dans l’ensemble, les résultats de cette étude suggèrent que la dysbiose buccale pourrait jouer un rôle important dans la pathogenèse de la maladie de Hashimoto en modifiant les réponses immunitaires et en favorisant l’inflammation. Voyons en détail, maladie par maladie et problème par problème comme cela se traduit.

Poursuivons donc un peu les investigations sur notre problème de langue qui fait mal et plus généralement sur la santé de notre bouche…

Qu’est ce que c’est au juste « la langue qui fait mal »?

Il y a les problèmes sournois qui s’installent au long court et quelques manifestations susceptibles de vous ébranler suffisamment pour que vous leviez la tête du guidon…

Ce qui vous fait réagir en général :

quand vous constatez un bouton sur la langue qui fait mal, ou une « veine sous la langue qui fait mal », la « langue blanche qui fait mal » ou encore que le « bout de langue fait mal », le « coté de la langue fait mal ».

Bref, quand le problème n’est pas homogène, qu’il y a un gros machin qui ressort ou une douleur telle que vous n’arrivez plus à manger, en général le tampon « langue qui fait mal » est posé.

Derrière ces descriptions peuvent se cacher des réalités très diverses.

Quand la langue fait mal mais qu’on ne voit rien.

Parfois, on ne voit rien, mais les femmes Hashimoto décrivent ressentir « une langue qui brûle ». La prévalence du syndrome de la langue qui brûle est plus élevée chez les patients atteints de thyroïdite de Hashimoto, d’après cette étude dans la population iranienne [4]. Il n’y a pas que les femmes iraniennes qui ont ce problème, mais ailleurs il n’a pas été étudié. Enfin, ce trouble étant lié au niveau de stress, il y a aussi des pays où le niveau élevé de stress féminin est plus systémique qu’ailleurs…

Un tel syndrome est au carrefour de différents troubles fréquents chez les Hashimoto mais qui ne sont pas limités à la bouche.

Voyons quelles sont londitions sous-jacentes au syndrome de la bouche brûlante! Je suis sûre que la réponse vous brûle déjà la langue…

  • Facteurs psychologiques : Les problèmes psychologiques, tels que la dépression, sont souvent associés au syndrome de la bouche brûlante, en particulier chez les femmes ménopausées. Ces facteurs peuvent contribuer à l’inconfort ressenti chez les femmes concernées.
  • Changements neuropathiques : Les altérations neuropathiques et l’inflammation des nerfs peuvent prédisposer les individus à la bouche brûlante. Cette affection se caractérise par une sensation de brûlure dans la langue et dans d’autres zones de la muqueuse buccale sans aucune lésion visible. La fluctuation de la glycémie est souvent la première suspecte sur la liste des coupables potentiels… même sans diabète reconnu ni neuropathie officiellement diagnostiquée!
  • L’association est significative entre les troubles thyroïdiens, en particulier la thyroïdite de Hashimoto et ce symptôme du bouche qui fait mal au point de brûler. Les patients présentant un dysfonctionnement thyroïdien peuvent présenter une sensibilité accrue des nerfs trijumeau (entre autres…), ce qui peut exacerber la sensation de brûlure..
  • Carences nutritionnelles : Des carences en paramètres hématologiques tels que l’hémoglobine, le fer et la vitamine B12, ainsi que des taux élevés d’homocystéine, ont été suggérées comme des facteurs potentiels contribuant aussi à cette douleur brulante inexpliquée dans la bouche. Toutes ces causes potentielles ont aussi des associations connues avec la maladie de Hashimoto. Rien qui ne devrait donc vous étonner si vous êtes une lectrice régulière de ce site !
  • Facteurs hormonaux : Les changements hormonaux qui surviennent pendant le cycle menstruel, peuvent influencer à la fois la bouche brûlante et le syndrome prémenstruel. Les fluctuations des taux d’hormones peuvent contribuer à l’apparition ou à l’aggravation des symptômes dans les deux cas. Certaines personnes lient la bouche brûlante au syndrome prémenstruel, mais ceci n’a pas été étudié par les scientifiques pour l’instant.

Ces affections mettent en évidence la nature multifactorielle de la bouche brûlante, où des facteurs psychologiques et physiologiques s’entremêlent pour influencer la manifestation du syndrome.

Les tests de laboratoire à faire si la langue brûle mais que le médecin ne voit rien

Déjà commençons par un diagnostic de la thyroïdite de Hashimoto si ce n’est pas fait.

  • Tests de la fonction thyroïdienne : L’évaluation des taux d’hormones thyroïdiennes est cruciale, en particulier la TSH (hormone stimulant la thyroïde), la T3 libre et la T4 libre. Ces tests permettent d’évaluer la fonction thyroïdienne, en particulier chez les patientes atteintes de thyroïdite de Hashimoto.
  • Tests d’auto-anticorps : anticorps anti-TPO (thyroperoxydase) et anti-TG (thyroglobuline) pour comprendre si vos troubles thyroïdiens sont liés à la maladie de Hashimoto ou non. Eventuellement une échographie si vous ne trouvez rien au niveau des anticorps.

Ensuite, pour les autres paramètres potentiellement liés à cette bouche brûlante:

  • Paramètres hématologiques : L’évaluation de paramètres hématologiques tels que les taux d’hémoglobine, de fer et de vitamine B12 peut être significative, car des carences en ces paramètres peuvent contribuer aux symptômes de la bouche brûlante
  • Un test non remboursé qui mesure le niveau d’homocystéine peut également être pertinente, car des taux élevés ont été associés à la bouche brûlante dans certaines études.
  • les altération neuropathiques sont moins facilement mesurables, mais un test de l’HbA1c pour évaluer votre stabilité glycémique générale, est un très bon moyen de commencer à mettre sous contrôle la composante « glycémie » de votre trouble.
  • Évaluation psychologique : Bien qu’il ne s’agisse pas d’un test de laboratoire, l’évaluation des facteurs psychologiques au moyen de questionnaires ou d’entretiens peut être bénéfique, car les problèmes psychologiques sont souvent liés à la gravité des symptômes.
  • Tests de sensibilité que vous pouvez réaliser à la maison : ils peuvent aider à évaluent la capacité à ressentir la douleur, le toucher, la température, la vibration. Et à planifier ainsi un « plan de rééducation » ciblé.
  • Évaluation neuropsychologique : Pour déterminer l’impact des neuropathies sur les fonctions cognitives. La aussi, des exercices ciblés peuvent aider à recouvrer vos facultés.

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Les causes liées à la thyroïde qui peuvent vous donner visiblement mal à la langue

Dans tous les cas, ce n’est pas tant la localisation exacte de la lésion qu’il est important de préciser, mais sa cause [1]. C’est toujours rassurant d’être crue et reconnue dans ses symptômes. Donc quand ils sont visibles, c’est déjà une première « victoire »! Mais ce n’est pas nécessairement une bonne nouvelle sur le front de la facilité du soin à y apporter… malheureusement.

Voyons déjà les cas les plus simples.

Les mécanismes qui font mal à la langue en lien avec l’hypothyroïdie directement

Ces troubles peuvent en général être traité via le traitement thyroïdien adéquat.

Les troubles thyroïdiens peuvent entraîner diverses manifestations orales par le biais de plusieurs mécanismes. Une revue récente [6] réalisée par un chercheur indien identifie les points principaux suivants :

Comment l’hypothyroïdie détraque la santé de la bouche en général?

Les hormones thyroïdiennes sont comme des petits messagers dans notre corps qui aident à contrôler comment nous grandissons et comment notre corps utilise l’énergie. Si une personne a trop de ces hormones (ce qu’on appelle l’hyperthyroïdie), ou pas assez (l’hypothyroïdie), cela peut causer des problèmes dans la bouche.

Les hormones thyroïdiennes aident le corps à grandir et à fonctionner correctement. Elles sont très importantes pour notre métabolisme, qui est le processus par lequel notre corps transforme la nourriture en énergie. Si quelqu’un a trop d’hormones, il peut se sentir très agité et perdre du poids rapidement. À l’inverse, si quelqu’un n’en a pas assez, il peut grandir plus lentement et faire tourner tous ses organes au ralenti.

Quand une personne a une insuffisance d’hormones thyroïdiennes, cela peut ralentir la croissance de ses dents. Par exemple, ses dents peuvent mettre plus de temps à sortir. Les sécrétions s’amenuisent, en particulier la salive qui « nettoie » la bouche a plus de mal à sortir. De plus, cela peut aussi rendre ses gencives moins saines, ce qui peut permettre à des bactéries de s’installer en quantité indésirable.

L’hypothyroïdie directement contribue aussi à affaiblir le système immunitaire.

Voyons quelques cas particuliers de maladies de la bouche causées par un trop faible niveau d’hormones thyroïdiennes

Qu’est-ce que la macroglossie et pourquoi ça fait mal ?

  • Une langue trop grande : La macroglossie, c’est quand la langue est tellement grosse qu’elle a du mal à tenir dans la bouche. Cela peut rendre difficile le fait de parler ou d’avaler.
  • Pourquoi cela arrive-t-il ? : La langue peut devenir trop grande à cause de l’accumulation de certaines substances dans le corps, appelées glycosaminoglycanes. Normalement, notre corps décompose ces substances, mais parfois, il ne le fait pas assez bien, ce qui fait que ces substances s’accumulent. C’est parce que l’usine qui découpe cette substance tourne au ralenti que la langue grossit…au point de vous faire mal. Mais là nous parlons vraiment de cas très graves.
  • Quand la langue devient trop grosse, cela peut aussi rendre tout d’abord les lèvres plus épaisses et changer la forme de la bouche. Cela peut rendre difficile de parler clairement ou d’avaler des aliments. Ces symptômes sont en général déjà suffisant pour vous alerter.

La langue fait d’autant plus mal que la guérison est retardée par l’hypothyroïdie

L’ hypothyroïdie génère souvent des problèmes pour guérir les blessures. Si une personne en hypothyroïdie se coupe ou se blesse, cela peut prendre plus de temps pour que la plaie se referme. Pourquoi les blessures guérissent-elles lentement ? Les hormones de la thyroïde aident à réparer les tissus de notre corps. Quand il n’y a pas assez de ces hormones, le corps ne peut pas réparer les blessures aussi vite qu’il le devrait. Cela arrive parce que le métabolisme, qui est comme le moteur du corps, fonctionne moins bien. Un métabolisme lent signifie que tout, y compris la guérison des blessures, prend plus de temps.

Donc, si une personne a de l’hypothyroïdie et se blesse, elle doit être patiente car sa plaie mettra plus de temps à guérir à cause du manque d’hormones qui aident à la réparation. Mais pendant ce temps les microbes dans la bouche en profitent! Et on ne peut pas y appliquer facilement de désinfectant… Bref, une porte d’entrée facile pour les infections buccales qui peuvent venir aggraver le tableau.

Le ralentissement du métabolisme peut entraîner des modifications de la flore buccale, rendant les patients plus vulnérables aux infections, y compris les aphtes et les caries.

La langue qui fait mal résulte de malformations dentaires causées par l’hypothyroïdie

Quand une personne a une hypothyroïdie, cela peut provoquer des changements dans la forme et la taille des dents. Imagine que les dents sont comme des pièces de puzzle qui doivent s’assembler correctement. Si quelque chose ne va pas dans le développement de ces pièces, elles peuvent ne pas s’ajuster bien ensemble. Cela s’appelle une malocclusion, ce qui signifie que les dents ne se rencontrent pas comme elles le devraient. Par ricochet, cela entraîne par la suite d’autres problèmes dans la bouche.Ces problèmes peuvent rendre les dents plus sensibles ou même causer d’autres soucis dentaires. Ce phénomène touche bien sûr plutôt les enfants et adolescents que les adultes dont le développement dentaire est moins marqué. Mais si vous avez été en hypothyroïdie non diagnostiquée depuis l’enfance, pensez-y !

Les os de la bouche fragilisés, porte d’entrée de la dysbiose buccale

Il y a souvent une diminution de la densité osseuse des os de la bouche. On parle d’ostéopénie puis d’ostéoporose : C’est une maladie où les os deviennent fragiles et peuvent se casser facilement. Quand cela arrive, surtout dans la mâchoire (maxillaire et mandibule), les dents peuvent commencer à bouger parce qu’il n’y a pas assez de soutien autour d’elles. C’est un peu comme une maison avec des murs qui s’effritent : la maison devient instable et peut même s’écrouler si on ne fait rien. Quand les os autour des dents ne sont pas assez solides, qu’il y a une perte du support parodontal. les dents peuvent se déchausser et tomber.

Mais ce n’est pas tout, nous avons discuté pour l’instant de mécanismes propres à l’hypothyroïdie. Il suffit de prendre correctement votre traitement et ces problèmes peuvent être mis sous contrôle. Par contre les problèmes qui vont suivre, liés à l’auto-immunité sont moins évidents à gérer.

Les mécanismes auto-immuns de la langue qui fait mal

Vous avez de l’auto immunité dans la thyroïde. Il est possible aussi d’en avoir aussi dans la bouche.

Pour mieux comprendre ce lien, voyons notre corps comme un grand château avec plein de gardes pour le protéger. Ces gardes sont notre système immunitaire. Normalement, ils savent reconnaître les amis (nos cellules) et les ennemis (les microbes). Parfois, à cause de plusieurs raisons, les gardes se trompent et commencent à attaquer des parties du château qu’ils devraient protéger. C’est là que l’auto-immunité commence. Dans le cas qui nous intéresse aujourd’hui, les gardes peuvent attaquer la bouche ou la thyroïde. C’est un peu comme si les gardes du rez-de-chaussée et ceux du premier étage faisaient la même erreur.

Les raisons pour lesquelles cela arrive peuvent s’imbriquer

Tout d’abord, certaines personnes naissent avec des gardes un peu plus confus, distraits, mal-voyants, que d’autres. C’est le facteur génétique.

L’environnement, comme la nourriture ou l’air, peut parfois perturber les gardes.

  • La pollution de l’air : de la fumée toxique ou un épais brouillard entre dans le château. Les gardes pourraient ne plus rien y voir clair et ne plus savoir qui sont les vrais ennemis.
  • Les allergènes : un nuage de poussière pourraient faire éternuer les gardes, leur faire fermer les yeux et les distraire de leur travail.
  • Les produits toxiques : Si le droguiste du château décante sa production de vinaigre ou ses alcools forts sous la tour des gardes, ça pourrait irriter les yeux des gardes et les rendre moins efficaces. Leur donner directement l’alcool à boire en plus de le respirer peut aussi fortement diminuer leur capacité d’attention…
  • Le manque de variété : Si le château est trop propre, trop en ordre. Il n’y a aucun colporteurs inoffensifs à simplement contrôler puis laisser passer, aucun petits brigands à mettre au cachot seulement une journée. Les gardes pourraient devenir trop sensibles et réagir exagérément quand un vrai ennemi arrive.
  • Les changements brusques : Par exemple, si le château passe soudainement d’un environnement très froid à très chaud sans en avoir l’entraînement, les gardes pourraient tomber malades et être moins performants.
  • Le stress : Si l’atmosphère dans le château est toujours tendue et stressante, les gardes pourraient devenir nerveux et faire des erreurs

Parfois, les chefs des gardes donnent de mauvais ordres. Les chefs de garde sont comme les généraux de l’armée. Ils sont responsables de donner des ordres à tous les autres gardes. Ces chefs s’appellent en réalité les « cellules régulatrices » du système immunitaire. Parfois, elles peuvent faire des erreurs :

  • Mauvaise identification : Elles peuvent confondre une partie du château (une partie de notre corps) avec un ennemi. C’est comme si elles montraient une photo d’un ami en disant « C’est un méchant ! ».
  • Ordres trop stricts : Parfois, elles deviennent trop sévères et disent aux gardes d’attaquer tout ce qui dépasse une oreille, même les choses inoffensives.
  • Pas assez d’entraînement : Si les régulatrices n’ont pas bien appris à reconnaître les vrais ennemis, elles peuvent donner de mauvaises instructions aux autres gardes. Cela arrive dans la formation est trop vite faite avant d’être lancée sur le terrain.
  • Communication brouillée : Parfois, les messages entre les régulatrices et les gardes sont mal compris, un peu comme dans le téléphone arabe… ou bien se sont les ennemis directement qui disposent de brouilleurs de communication…
  • Chefs fatigués : Si les cellules régulatrices sont épuisées (à cause du stress ou d’une maladie), elles peuvent prendre de mauvaises décisions.
  • Trop de fausses alertes : Si elles donnent trop souvent l’alerte pour rien, les gardes peuvent décider d’arrêter d’écouter la chaîne de commandement et faire leurs petites affaires en autonomie…

Quand les régulatrices font ces erreurs, cela peut amener tout le système de défense du château à mal fonctionner. C’est un peu comme si toute l’armée se mettait à piocher dans les murs du château pour y déloger une colonie de fourmis au lieu de le protéger ! De plus, quand les gardes d’un endroit commencent à se tromper, cela peut donner de mauvaises idées aux gardes d’autres endroits qui recopient ce qu’ils voient faire les autres groupements d’intervention de l’armée. Personne ne sait plus qui commande, ni ce qu’ordonne réellement la chaîne de commandement.

C’est donc pour ça que les problèmes dans la bouche et la thyroïde peuvent arriver ensemble.

Les mécanismes partagés entre Hashimoto et la langue qui fait mal

La thyroïdite de Hashimoto [7] et diverses affections auto-immunes orales, partagent plusieurs de ces mécanismes communs décrits au paragraphes ci-dessus. Voici quelques-unes des principales similitudes qui contribuent à leur pathogenèse en exprimant cette fois les termes médicaux appropriés :

Le rôle des lymphocytes pour détruire les tissus de la thyroïde et provoquer des lésions qui font mal dans la langue

L’auto-immunité dans la thyroïde et dans la bouche impliquent une dégradation de la tolérance immunitaire, entraînant une réponse immunitaire inappropriée contre les auto-antigènes. Des soldats spéciaux appelés lymphocytes entrent dans la thyroïde et commencent à l’abîmer. Dans certaines maladies de la bouche, la même chose se passe, mais cette fois, l’armée attaque des parties de ta bouche. Dans les deux cas, l’armée de notre corps fait une erreur et attaque des parties spécifiques (auto-antigènes) qui ne sont pas des ennemis. C’est comme si elle ne savait plus reconnaître ce qui fait partie de ton corps et ce qui n’en fait pas partie.

quand les réseaux sociaux immunitaires vous brûlent la langue

Le corps a des messagers spéciaux appelés cytokines. Ces messagers aident le corps à communiquer et à se défendre contre les maladies. Dans la maladie de Hashimoto et certaines maladies de la bouche, il y a trop de messagers qui disent à notre corps de s’attaquer lui-même. C’est comme si ces messagers criaient « Attaque ! Attaque ! » tout le temps, même quand il n’y a pas de vrai danger. A côté de ça, d’autres messagers qui crient « Y a rien ! Y a rien! Laisse tomber ! » sont mis en sourdine ou baillonés. Deux messagers importants s’appellent « interféron gamma » et « TNF alpha ». Quand il y en a trop, ils peuvent causer des problèmes:

  • Ils peuvent abîmer des partie du corps, comme la thyroïde ou la bouche.
  • Ils peuvent provoquer de l’inflammation, c’est-à-dire que ces parties deviennent rouges, gonflées et douloureuses.

C’est un peu comme si le corps avait trop d’alarmes qui sonnent tout le temps, des notifications de partout provenant de plein d’applications, même quand il n’y a pas de danger. Ça fatigue votre corps et peut l’abîmer avec le temps. Chez une personne en bonne santé, ces messagers sont bien équilibrés. il y a peu de messages et seulement les messages importants et utiles pour permettre au corps de fonctionner. Mais dans ces maladies, il y en a trop qui disent d’attaquer, et pas assez qui disent de se calmer, personne ne fait le tri dans les emails et notifications. Elles s’accumulent et génèrent un stress informationnel dans le système immunitaire.

de très mauvais spécialistes qui vous piquent la langue

Les lymphocytes T sont comme des gardes spéciaux chargés de protéger le château contre les envahisseurs.

Dans la maladie de Hashimoto, les gardes principaux (lymphocytes T CD4+) se divisent en différents groupes spécialisés. Deux groupes importants s’appellent les Th1 et les Th17.

les gardes Th1, archers

  • Rôle principal : Ces gardes sont comme des archers spécialisés dans la défense contre les envahisseurs qui se cachent à l’intérieur du château.
  • Cible : Ils sont particulièrement efficaces contre les espions (virus) et les petits groupes d’intrus qui essaient de se cacher dans les recoins du château (bactéries intracellulaires), ils peuvent trouver et éliminer les ennemis qui se sont déjà infiltrés dans le château.
  • Méthode : Ils tirent des flèches spéciales (cytokines comme l’interféron gamma) qui alertent et activent d’autres défenseurs du château.
  • Force : accompagnés de chiens au flair très développé et efficaces pour débusquer les envahisseurs cachés.
  • Faiblesse : ont tendance à ravager, saccager les lieux lors des perquisitions et interpellations

les gardes Th17, lanceurs de feu et d’huile bouillante

  • Rôle principal : Ces gardes sont comme des lanceurs de feu, spécialisés dans la défense des murs extérieurs et des entrées du château.
  • Cible : Ils sont particulièrement efficaces contre les gros groupes d’envahisseurs qui tentent d’escalader les murs ou de forcer les portes (champignons et certaines bactéries extracellulaires).
  • Méthode : Ils lancent des boules de feu (cytokines comme l’interleukine-17) qui créent une barrière enflammée et appellent d’autres défenseurs à l’aide.
  • Force : Très efficaces pour repousser les attaques massives et protéger les frontières du château.
  • Faiblesse : peuvent avoir tendance à brûler les portes du château en même temps que les ennemis qui veulent y pénétrer, les projectiles ardents de leurs boules de feu peuvent ricocher et déclencher des incendies au dernier étage du donjon.

Dans un château sain, ces deux types de gardes travaillent en harmonie pour assurer une défense complète. Mais parfois, comme dans certaines maladies auto-immunes, ils peuvent devenir trop zélés et commencer à attaquer les habitants du château par erreur. Malheureusement, ces gardes se trompent et commencent à attaquer une partie importante du château : la salle de contrôle (la thyroïde).

Dans les maladies auto-immunes de la bouche. Les mêmes gardes sont impliqués, mais cette fois, ils se trompent et attaquent l’entrée du château (la bouche). Ils font deux choses : Ils sonnent l’alarme tout le temps, ce qui cause beaucoup d’agitation (l’inflammation). Ils commencent à abîmer les portes et les murs de l’entrée du château (les lésions tissulaires).

Le problème: Dans les deux cas, les gardes, qui sont censés protéger le château, se mettent à l’attaquer. C’est comme s’ils ne reconnaissaient plus les parties du château qu’ils doivent protéger.

La multiplication des affiches « Wanted » en centre ville

Les cellules du château (cellules folliculaires thyroïdiennes pour Hashimoto, cellules de la bouche pour les maladies auto-immunes orales) commencent à afficher des drapeaux spéciaux : les molécules du CMH de classe II. Ces drapeaux sont comme des avis de recherche qui montrent des parties du château (autoantigènes) aux gardes (lymphocytes T).

Normalement, ces drapeaux devraient montrer des choses étrangères au château, comme des morceaux ou vêtements d’envahisseurs. Mais dans ces maladies, ils montrent des détails qui sont aussi des parties normales du château!

  • dans la maladie de Hashimoto, les drapeaux montrent des morceaux de la salle de contrôle en haut du donjon (thyroïde).
  • dans les maladies auto-immunes orales, les drapeaux montrent des morceaux de l’entrée du château (bouche).

Des gardes spéciaux (cellules présentatrices d’antigènes ou APC) prennent ces morceaux et les montrent aux autres gardes (lymphocytes T).

Les lymphocytes T, voyant ces morceaux du château, pensent qu’il s’agit d’envahisseurs et sonnent l’alarme. Cette alarme déclenche une attaque (inflammation) contre ces parties du château.

Hashimoto et langue qui fait mal: un plan sur des bases fragiles dès le départ

Le corps est comme un château construit selon un plan architectural (ADN). Ce plan détermine comment le château est construit et comment ses défenses sont organisées. Parfois, il y a de petites variations dans le plan du château. Ces variations sont comme des notes en marge du plan principal (les SNP). Certaines de ces notes peuvent changer la façon dont les défenses du château sont organisées. Les défenses sensibles (prédisposition génétique)

  • Dans certains châteaux, ces petites variations dans le plan peuvent rendre les défenses plus « nerveuses » ou plus facilement activables. Par exemple, une note pourrait dire « Faites les portes un peu plus petites », ce qui rendrait les gardes plus méfiants envers tout ce qui entre.

Les gardes spéciaux (gènes de régulation immunitaire)Le plan du château inclut aussi des instructions pour former des gardes spéciaux (gènes impliqués dans la régulation immunitaire).

  • Dans la maladie de Hashimoto, ces instructions peuvent être légèrement modifiées, rendant les gardes plus susceptibles de confondre des parties du château avec des envahisseurs.

Le même problème à différents endroits

  • Ces modifications dans le plan peuvent affecter différentes parties du château.
  • Pour la maladie de Hashimoto, elles affectent les gardes près de la salle de contrôle (thyroïde).
  • Pour les maladies auto-immunes orales, elles affectent les gardes près de l’entrée du château (bouche).

Un château vulnérable mais pas condamné

  • Avoir ces variations dans le plan ne signifie pas que le château sera forcément attaqué par ses propres gardes.
  • C’est plutôt comme si le château était plus facilement mis en état d’alerte.
  • D’autres facteurs, comme l’environnement autour du château ou la façon dont il est entretenu (facteurs environnementaux et mode de vie), peuvent aussi influencer si les gardes deviennent vraiment confus ou non.

En comprenant mieux ces variations dans le plan du château, nous pouvons trouver de meilleures façons de renforcer les défenses ou de calmer les gardes trop zélés, aidant ainsi à protéger le château contre ses propres défenseurs.

L’étincelle qui enflamme la langue

Le château (votre corps) est entouré d’un environnement changeant. Parfois, des événements extérieurs peuvent perturber l’équilibre du château et de ses défenses. Les envahisseurs invisibles (infections): Parfois, de petits envahisseurs invisibles (virus ou bactéries) s’infiltrent dans le château. Ces envahisseurs peuvent mettre les gardes (système immunitaire) en état d’alerte maximale. Dans la confusion, certains gardes peuvent commencer à attaquer des parties du château par erreur.

Des brumes toxiques (représentant les toxines environnementales) peuvent parfois envelopper le château. Ces brumes peuvent rendre les gardes confus ou trop agressifs. Dans cet état, ils peuvent mal interpréter les signaux et attaquer des parties du château. L’effet sur différentes parties du château: Pour la maladie de Hashimoto, ces perturbations affectent principalement les gardes autour de la salle de contrôle (thyroïde). Pour les maladies auto-immunes buccales, ce sont les gardes près de l’entrée du château (bouche) qui sont le plus affectés.

La réaction en chaîne: Une fois que les gardes commencent à attaquer, cela peut créer plus de confusion et de dégâts. Cette situation peut attirer encore plus de gardes, créant un cercle vicieux d’attaques contre le château lui-même. Fait intéressant, les mêmes types d’envahisseurs ou de brumes toxiques peuvent causer des problèmes dans différentes parties du château. C’est pourquoi on observe des déclencheurs similaires pour la maladie de Hashimoto et les maladies auto-immunes buccales.

La thyroïdite de Hashimoto et les maladies auto-immunes de la bouche partagent des mécanismes tels que la dysrégulation immunitaire, le déséquilibre des cytokines, l’implication des lymphocytes T, la présentation de l’antigène, la prédisposition génétique et les déclencheurs environnementaux, contribuant à leur pathogenèse. Les déclencheurs environnementaux sont comme des perturbations extérieures qui peuvent pousser les défenses du château (système immunitaire) à se retourner contre le château lui-même, que ce soit dans la salle de contrôle (thyroïde) ou à l’entrée (bouche). Comprendre ces déclencheurs peut aider à mieux protéger le château et à calmer les gardes surexcités.

la langue qui fait mal est un symptôme lié à l’inflammation résultant de la dysbiose buccale

les stomatites: 50 nuances de maux de langue

La stomatite est un terme médical qui désigne l’inflammation des muqueuses de la bouche.

Dans le monde mystérieux des stomatites, la stomatite aphteuse récidivante se dresse comme un protagoniste tourmenté, avec ses ulcères douloureux qui surgissent dans l’ombre de la bouche. Tels des rendez-vous secrets, ces ulcères peuvent apparaître sous forme d’un ou plusieurs cercles de douleur, chacun pouvant dépasser 1 centimètre, et leur guérison peut s’étendre sur 30 jours, affectant la capacité à savourer les plaisirs de la vie, comme manger et parler. Les symptômes de cette condition se manifestent comme une danse entre douleur, enflure et lésions, créant un tableau d’inconfort. Une soirée romantique où chaque bouchée devient un défi et chaque mot prononcé se transforme en une épreuve, donnant envie de tout refermer.

L’origine de cette stomatite reste un mystère, semblable aux secrets bien gardés d’un personnage complexe. L’étiologie exacte n’est pas entièrement révélée, ou plutôt se révèle spécifique à chacune d’entre nous. Elle est souvent liée à une combinaison de facteurs locaux et systémiques, tout comme les multiples facettes d’une relation passionnée. Des recherches récentes [7] suggèrent que la stomatite pourrait avoir des liens avec des maladies auto-immunes, telles que les maladies thyroïdiennes auto-immunes. En cas de stomatite aphteuse récidivante, les auto-anticorps agissent comme des amants jaloux, ciblant les protéines de la muqueuse buccale et contribuant à l’émergence d’ulcères.

Les aphtes qui font mal à la langue sont une sous-forme de stomatite

Stomatite : Ce terme désigne l’inflammation des muqueuses de la bouche. Elle peut englober diverses affections, notamment des ulcères, des gonflements et des douleurs. L’inflammation peut affecter l’ensemble de la cavité buccale, entraînant une gêne à manger et à parler. Les causes peuvent être diverses, notamment des infections (virales, bactériennes ou fongiques), des réactions allergiques, des irritants (comme certains aliments ou médicaments) et des affections systémiques.

Aphtes, connues sous le nom médical de stomatite aphteuse récurrente, les aphtes sont une sous-catégorie de stomatites. Elles désignent spécifiquement la survenue d’ulcères ronds et douloureux de la muqueuse buccale. Ces ulcères sont généralement peu profonds et peuvent récidiver fréquemment. Ces ulcères sont généralement bien définis et leur guérison peut prendre de plusieurs jours à plusieurs semaines. La cause exacte des aphtes n’est pas entièrement comprise, mais on pense qu’elle est liée à un dysfonctionnement du système immunitaire, au stress, à des changements hormonaux ou à des carences nutritionnelles. Contrairement à la stomatite, les aphtes simples ne sont généralement pas associés (directement) à des infections.

Les personnes très stressées ont tendance à appuyer fort leur langue contre les dents. Ce qui peut donner cette forme de langue. Si une personne a des aphtes récurrentes, c’est intéressant de regarder ce détail. Cela peut aider à prendre en compte l’aspect « psy » du trouble dès le départ et éviter de multiples démarches et traitements inutiles.

un lien plus particulier avec Hashimoto récemment découvert

Cette étude [7] sortie en 2023 suggère que les autoanticorps circulants chez les patients atteints de maladies thyroïdiennes auto-immunes peuvent cibler des protéines présentes dans les membranes kératinocytaires de la muqueuse buccale. Ce ciblage peut entraîner l’ulcération observée en cas d’aphtes [3]. La présence de ces autoanticorps pourrait perturber le fonctionnement normal des cellules de la muqueuse buccale, les rendant ainsi plus sensibles à l’ulcération.

Les patients diagnostiqués avec des maladies thyroïdiennes auto-immunes, y compris la thyroïdite de Hashimoto, présentaient une fréquence significativement plus élevée de stomatite aphteuse récidivante par rapport aux témoins sains. L’étude a indiqué que les patients atteints d’auto-immunité de la thyroïde couraient 1,93 fois plus de risques de développer des aphtes récidivantes, mettant en évidence une forte association entre les deux affections.

La fréquence des cas d’aphtes chez les patients atteints à la thyroïde a été signalée comme étant 3,15 fois plus élevée que dans le groupe témoin. Cela suggère que les personnes atteintes de thyroïdite de Hashimoto présentent des épisodes plus fréquemment tout au long de l’année.

Parmi les personnes atteintes d’auto-immunité thyroïdienne, ceux souffrant d’hypothyroïdie présentaient une fréquence des aphtes nettement plus élevée que ceux atteints d’hyperthyroïdie.

De plus, dans ce cas, il semble que l’auto-immunité s’oriente dans une direction très particulière qui n’est pas la voie royale Th1 la plus commune pour Hashimoto, ni la Th17. En effet, une étude a noté en particulier des niveaux d’IL-2 et IL-22 élevés dans les cas de stomatites aphteuses par rapport aux témoins [18]. Mais avant de décortiquer ce que cela peut signifier et comment nous servir de ce type d’informations pour choisir un traitement adapté, nous allons expliquer au prochain chapitre les raisons générales de cette concomitance de maladies. Et comment elle peut nous renseigner sur les agents particuliers du système immunitaire les plus détraqués.

le lichen plan buccal, syndrome polyendocrinien auto-immun et maladies systémiques

Le lichen plan buccal est une affection inflammatoire chronique qui peut coexister avec la thyroïdite de Hashimoto et qui nécessite une prise en charge soigneuse [1].

une association très forte entre les 2 maladies, découvrez votre risque!

Les femmes atteintes du lichen plan buccal ont plus de risque de développer une thyroïdite de Hashimoto, ce qui indique un lien potentiel entre ces deux affections [5]. Dans une étude portant sur 247 patients atteints de lichen plan buccal, une prévalence nettement plus élevée de Hashimoto chez les femmes (46,24 %) que chez les hommes (19,67 %) [15].

Dans le sens inverse, qui est celui qui nous intéresse, le lien est moins fréquent mais reste toutefois très significatif. Selon les populations, les chiffres peuvent varier, mais reste toujours bien plus élevée que dans le reste de la population:

  • en Inde: la prévalence du lichen plan oral chez les patients atteints d’hypothyroïdie (thyroïdite de Hashimoto) était de 3,45 %, plus élevée que chez les patients non hypothyroïdiens (1,34 %), ce qui indique une probabilité 2,37 fois plus élevée [13].
  • en Italie: Les patients atteints de thyroïdite de Hashimoto présentent un risque plus élevé de développer un lichen plan oral, avec un rapport de cotes de 4,57 et une valeur p statistiquement significative de 0,005 [14]. Une étude plus ancienne révélait une prévalence de 14,3 % de la thyroïdite de Hashimoto chez les patients atteints de lichen plan buccal. Et la majorité d’entre eux souffraient d’une thyroïdite avant l’apparition du lichen plan buccal [29]. C’est donc bien dans le sens Hashimoto -> Lichen que les troubles auto-immuns se propagent.
  • en Roumanie: c’est encore pire! les taux de prévalence du lichen plan oral dans les cas de thyroïdite de Hashimoto déjà diagnostiquée varient de 12 % à 20 %, ce qui indique une association significative entre les deux affections [16]
  • en Iran: aussi particulièrement élevée, la prévalence était de 14 %, avec un rapport de cotes calculé de 16 [17].
  • en Chine: la prévalence de la thyroïdite de Hashimoto chez les patients atteints de lichen plan buccal était de 39,68 %, mais cette étude ne donne pas les valeurs en sens inverse [15].

les symptômes et les causes de la langue qui fait mal en cas de lichen

Le lichen plan buccal se manifeste par des plaques blanches sur la langue et peut provoquer des douleurs.

L’étude [3] souligne également qu’une dysbiose microbienne buccale est observée dans diverses maladies auto-immunes systémiques, ce qui indique une implication plus large de l’altération du microbiote oral dans la promotion de la maladie. Cependant, les mécanismes spécifiques par lesquels ces genres contribuent à la pathogenèse d’autres maladies restent flous, et des recherches supplémentaires sont nécessaires pour établir des relations causales directes.

  • En particulier, l’étude indique que le genre Gemella présente une augmentation significative du microbiote oral des patients atteints de thyroïdite de Hashimoto par rapport aux témoins sains, ce qui suggère un lien potentiel avec les processus auto-immuns. Plus précisément, l’abondance de Gemella était nettement accrue par rapport aux témoins sains.
  • Des recherches antérieures ont montré que les altérations du microbiote oral, y compris l’augmentation de Gemella, sont associées à d’autres maladies auto-immunes, telles que le syndrome polyendocrinien auto-immun de type 1. Cela suggère que Gemella pourrait jouer un rôle dans la dérégulation des réponses immunitaires, contribuant ainsi à la pathogenèse des maladies auto-immunes.
  • Les mécanismes par lesquels Gemella peut influencer les maladies auto-immunes pourraient impliquer la modulation de l’activité du système immunitaire, ce qui pourrait entraîner une augmentation de l’inflammation ou de la production d’autoanticorps. Cependant, les voies et interactions spécifiques doivent encore être complètement élucidées dans d’autres études

Cette affection inflammatoire peut également entraîner des démangeaisons et une sensibilité accrue dans la région touchée.

Chez les patients atteints de thyroïdite de Hashimoto, des cas de réaction combinée de lichen plan oral et de lichénoïde oral d’hypersensibilité de contact ont été rapporté en lien potentiel avec des états inflammatoires buccaux[1].

Comment une langue qui fait mal peut devenir un trouble intestinal puis systémique

voyons quelles sont les voies de transfert bactérien de la bouche à l’intestin

  • Les bactéries de la cavité buccale peuvent pénétrer dans l’intestin principalement par la salive. Ce processus permet au microbiote oral d’être avalé et d’atteindre ensuite le tractus gastro-intestinal, où il peut coloniser les intestins.
  • Une fois dans les intestins, ces bactéries peuvent influencer la composition du microbiote intestinal et potentiellement activer le système immunitaire, entraînant des effets systémiques susceptibles de contribuer à diverses maladies, notamment des maladies auto-immunes.
  • L’étude [3] souligne que l’interaction entre le microbiote oral et le microbiote intestinal est significative, car les bactéries buccales peuvent modifier la dynamique du microbiote intestinal, ce qui peut jouer un rôle dans la pathogenèse de maladies telles que la thyroïdite de Hashimoto.
  • Dans l’ensemble, le transfert de bactéries de la bouche vers l’intestin se fait principalement par l’ingestion de salive, ce qui met en évidence l’interdépendance de la santé bucco-dentaire et intestinale.

Pourquoi la prise en charge d’une langue qui fait mal doit être individualisée

  • Toujours dans l’étude [3] Il a été observé que le genre Enterococcus augmentait significativement le microbiote oral des patients atteints de maladies auto-immunes, y compris la thyroïdite de Hashimoto.
  • Comme par ailleurs, des recherches précédentes menées par Bagavant et al. indiquent que les anticorps dirigés contre Enterococcus galinarum peuvent exacerber les processus auto-immuns, en particulier chez les personnes présentant une prédisposition génétique spécifique, comme celles atteintes de lupus érythémateux disséminé. Cette bactérie peut contribuer à la maladie dans certaines conditions. Bref, si vous avez les « mauvais gènes », mieux vaut de pas acceuillir Enterococcus chez vous et choisir des amis qui seront plus inoffensifs pour vous !
  • Chez ces personnes, la présence d’entérocoques dans le microbiote oral peut influencer la réponse immunitaire, ce qui peut entraîner une augmentation de l’inflammation et de l’auto-immunité.

La parodontie, une vraie maladie qui se dissimule derrière une langue qui fait mal

Quand vous avez une langue douloureuse, qui mobiliste toute votre attention, vous pouvez aussi avoir des parodonties. Autant les aphtes et la langue qui brûle ont des conséquences bégnines, il n’en n’est pas de même pour la parodontie qui peut contribuer à faire tomber toutes vos dents! Rapprochez-vous d’un dentiste qui pourra vous aider à orienter le diagnostic.

Le médecin traitant peut aussi le faire, mais les dentistes sont plus habitués à regarder ça en détail.

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La relation entre la parodontie et la thyroïdite de Hashimoto est principalement le résultat de mécanismes auto-immuns et une inflammation systémique partagée. Des voies d’action communes s’aggravent mutuellement, mettant en évidence une association qui va dans les deux sens : la thyroïdite est un terrain favorable et renforce la parodontie. et réciproquement la parodontie peut être un déclencheur de Hashimoto et aggraver l’auto-immunité vis à vis de la thyroïde.

Sur ce sujet, les résultats récents s’accumulent:

  • dans une cohorte de patients atteints de parodontite chronique, ceux atteints d’hypothyroïdie ont présenté une augmentation notable de la gravité de la maladie parodontale, 61,4 % des dents présentant une profondeur de sondage ≥ 5 mm, contre 48,1 % chez les patients non hypothyroïdiens [23]. L’hypothyroïdie est donc liée à une maladie parodontale plus grave.
  • Prévalence plus élevée de la maladie parodontale chez les patients hypothyroïdiens et corrélation significative avec la dose et la durée du traitement hormonal substitutif. [20]
  • Détérioration des indices parodontaux chez les patients hypothyroïdiens et modifications subjectives et objectives de la cavité buccale observées. [21]

La parodontie est aussi une affection auto-immune

La thyroïdite de Hashimoto est caractérisée par des réponses auto-immunes pouvant entraîner une maladie parodontale. La présence d’un taux élevé d’anticorps anti-peroxydase thyroïdienne (anti-TPO) est en corrélation avec l’inflammation parodontale, l’activité auto-immune est un facteur aggravant la santé parodontale [8]

Dans cette étude [22], 85 % des personnes atteintes de thyroïdite de Hashimoto présentaient des lésions de parodontite chronique. 85% !!! c’est vraiment un chiffre énorme. Faites donc attention à ce qui prolifère dans votre bouche !

  • La présence d’anti-TPO était associée à la gravité des lésions parodontales.
  • Chez les patients atteints de parodontite chronique, 62,3 % présentaient à la fois des anticorps anti-TPO et des anticorps anti-thyroglobuline, tandis que 23,8 % n’avaient que des anti-TPO. Cette distribution suggère un lien potentiel entre l’auto-immunité thyroïdienne et la gravité de la maladie parodontale.
  • Absence de corrélation avec d’autres facteurs : Fait intéressant, l’étude n’a pas révélé de différences significatives dans les taux d’anti-TPO en ce qui concerne la présence de plaques bactériennes ou la récession gingivale, ce qui suggère que le rôle des anti-TPO pourraient être plus spécifique à certaines affections parodontales qu’à la santé parodontale générale. Comme les tissus de la bouche ne présentent pas directement la protéine péroxydase, qui est propre à la bouche, l’étude indique que les médiateurs inflammatoires, conditionnés par la présence d’autoanticorps, pourraient jouer un rôle dans la progression des lésions parodontales. Cela suggère que la réponse immunitaire déclenchée par ces autoanticorps pourrait cibler les épitopes des tissus parodontaux, entraînant une inflammation et une destruction des tissus. On serait typiquement dans le cas où des « sous-chefs », voyant d’autres équipes à l’attaquent, se mettent d’eux-même à donner l’ordre à leurs équipes d’attaquer.
  • Impact sur la microcirculation et l’inflammation : La présence de saignements gingivaux était liée à des lésions microcirculatoires souvent observées dans les maladies auto-immunes, notamment Hashimoto. Cela suggère que l’anti-TPO peut influencer les processus inflammatoires qui aggravent la maladie parodontale.
  • L’étude a également mis en évidence des différences significatives dans les taux d’anti-TPO en fonction de la profondeur des poches parodontales, des taux plus élevés étant observés chez les patients présentant des lésions plus sévères. Cela indique que l’antiTPO pourrait jouer un rôle dans la réponse inflammatoire associée à la parodontite chronique.

On retrouve cette relation également au niveau des facteurs génétiques, tels que la surexpression de l’allèle HLA-DRB1*03, ont été associés à la fois à l’hypothyroïdie et à la parodontite, ce qui indique une susceptibilité génétique commune [9].

L’activation des voies inflammatoires en cas de parodontie

La parodontite elle-même peut déclencher une inflammation systémique, susceptible d’influencer davantage la fonction thyroïdienne, en particulier dans les cas d’hypothyroïdie [9] [10] De même, la parodontite est influencée par des réponses auto-immunes dans lesquelles la plaque dentaire microbienne déclenche une inflammation, qui peut être exacerbée par d’autres maladies auto-immunes systémiques [11]

Il est connu que l’inflammation chronique due à la parodontie peut contribuer à la pathogenèse des maladies thyroïdiennes, y compris la thyroïdite de Hashimoto. Les cytokines pro-inflammatoires libérées au cours d’une maladie parodontale peuvent affecter les taux d’hormones thyroïdiennes et les réponses immunitaires [9] [11].

Les chercheurs en savent désormais un peu plus sur les voies d’activation de la réponse inflammatoire en cas de parodontie [22]:

  • Interleukine-6 (IL-6): Cette cytokine est connue pour être un médiateur important des réponses inflammatoires. Il est impliqué dans la stimulation de la formation des ostéoclastes, ce qui entraîne une résorption osseuse, un facteur critique dans la progression de la maladie parodontale.
  • Interleukine-8 (IL-8): L’IL-8 est une autre cytokine importante qui contribue au processus inflammatoire des lésions parodontales. Il attire les neutrophiles vers le site de l’inflammation, exacerbant la destruction des tissus et les lésions parodontales .
  • RANK-L, activateur du récepteur du ligand kappa-β du facteur nucléaire : Cette molécule est essentielle à la différenciation et à l’activation des ostéoclastes. Son expression est influencée par les cytokines inflammatoires et est liée à une résorption osseuse accrue en cas de parodontopathie .
  • L’activation de ces cytokines est souvent le résultat de la réponse immunitaire à la présence d’autoanticorps et de la dysbiose du microbiome oral. Cette dysbiose peut entraîner un déséquilibre de la production de cytokines, favorisant ainsi davantage l’inflammation parodontale et la destruction des tissus .
  • La réponse immunitaire adaptative, en particulier l’altération des lymphocytes T et B, est étroitement associée à la production de ces cytokines. Le dérèglement de ces cellules immunitaires peut entraîner une réponse inflammatoire exacerbée dans les tissus parodontaux .

Ce peuvent être des cytokines intéressantes à suivre dans votre Tableur de suivi ODYSSEE Labo.

L’interaction entre les facteurs génétiques et le microbiome oral joue également un rôle dans cette relation, car les deux affections peuvent être influencées par des voies inflammatoires similaires [9]. Et la perturbation du microbiote oral est ensuite favorable aux stomatites et autres pathologies qui vous font mal à la langue. La langue qui fait mal peut être le premier symptôme, et la parondontie plutôt « cachée » dans un premier temps. Mais c’est elle le problème le plus critique! Les aphtes peuvent cicatriser, par contre les dents tombées ne repoussent pas.

Des études montrent que les adolescents atteints de thyroïdite de Hashimoto présentent une inflammation parodontale importante, ce qui suggère une corrélation entre la fonction thyroïdienne et la santé parodontale, en particulier en cas de taux élevés de peroxydase antithyroïdienne (anti-TPO)  [8]

La présence d’une dysbiose intestinale, liée à Hashimoto, peut également contribuer à la maladie parodontale en modifiant les réponses immunitaires et en augmentant l’inflammation systémique [12]

Notez aussi, qu’en cas de maladie de Hashimoto, le fait d’avoir une TSH très basse (du fait d’un surdosage de T3 par exemple…) est un facteur contributeur additionnel de la parodontie [9]. Ceci est valable surtout pour les hommes dans l’étude et moins caractérisé pour les femmes.

quand la langue fait mal, déglutir et manger peut devenir difficile

Déjà quand on est en hypothyroïdie ou qu’on a la maladie de la Hashimoto, on peut avoir des troubles de la déglutition. C’est à dire des problèmes en haut de l’oesophage. La dysphagie fait référence à la sensation de nourriture qui colle ou à la difficulté à avaler, qui peut résulter de problèmes oropharyngés et œsophagiens.

Cette dysphagie est souvent associée à des douleurs de la langue, en particulier chez les personnes souffrant de troubles temporomandibulaires. La langue joue un rôle crucial dans le processus de déglutition, et tout dysfonctionnement peut avoir un impact significatif sur la capacité de déglutition. La mobilité et la pression de la langue sont essentielles pour une déglutition efficace. Des études montrent qu’une mobilité réduite de la langue est en corrélation avec des troubles de la déglutition.

Les douleurs orofaciales, y compris les douleurs de la langue, peuvent aussi inhiber les réflexes de déglutition [25]. Les voies neuronales impliquées suggèrent que la douleur dans la langue peut affecter directement la mécanique de la déglutition, ce qui complique encore la relation entre ces conditions [25]. La douleur de la langue peut empêcher la déglutition en activant les entrées nocives du trijumeau, qui modulent la fonction de déglutition par des voies impliquant le nucleus tractus solitarii et les neurones gabanergiques. [25]

En revanche, alors que les douleurs de la langue sont souvent associées à des difficultés de déglutition, certaines personnes peuvent ressentir des douleurs de la langue sans problèmes de déglutition importants, ce qui indique que d’autres facteurs, tels que des troubles psychologiques ou neurologiques, peuvent également jouer un rôle dans la dysphagie.

Ça, c’est connu plutôt pour les personnes âgées, mais ça touche aussi désormais des personnes de plus en plus jeunes…notamment du fait de la progression de la maladie de Hashimoto chez les jeunes.

Les maladies auto-immunes peuvent provoquer des lésions buccales douloureuses, y compris au niveau de la langue, entraînant un dysfonctionnement de la déglutition dû à une gêne et à une lubrification inadéquate du bol alimentaire [24].

• Les maladies auto-immunes peuvent provoquer un dysfonctionnement de la déglutition. • La prise en charge implique des corticostéroïdes systémiques et/ou des agents immunosuppresseurs. [24]

Les douleurs à la langue peuvent renforcer une difficulté de déglutition préexistentante au point de ne plus pouvoir manger.

En effet, les personnes ayant la thyroïdite de Hashimoto

Quand les problèmes remontent… et vous font mal à la langue!

Vous pouvez aussi avoir des troubles au niveau de l’œsophage qui contribuent à des remontées dans la bouche. L’oesophage est en effet le tuyau qui relie votre bouche à l’estomac.

Quand bien même le sens ce circulation normal dans le tube digestif est du haut vers le bas, certaines pathologies sont liées à un sens de circulation inversé des fluides et des gaz. Bref, ça reflue.

Mais dans ce cas, en général, vous ressentez aussi la douleur en haut de l’estomac et pas seulement sur la langue.

Pour aider à préciser vos troubles, téléchargez le guide « Domptez Hashimoto » et répondez au Quizz pour découvrir les différents signes et symptômes qui pourraient être une explication de votre état.

Consultez ensuite vos scores

identifier les autres signes associés à cette cause potentielle

Candidose orale (mycose buccale)

La candidose orale est causée par une infection fongique, souvent due à un champignon appelé Candida. Elle se manifeste par des plaques blanches sur la langue et peut être douloureuse. Les personnes ayant un système immunitaire affaibli ou utilisant des antibiotiques sont plus susceptibles de développer cette condition.

Dans le cas de la thyroïdite de Hashimoto, des modifications du microbiote oral ont été observées chez des patients atteints de thyroïdite de Hashimoto, avec une augmentation des taux des genres Gemella, Enterococcus et Bacillus, ce qui suggère des implications potentielles pour la santé bucco-dentaire [3]. Ce déséquilibre du microbiote orale pourrait être un terrain favorable à la prolifération d’espèces de levures et de champignons. Les chercheurs ont d’ailleurs bien validé dans cette étude que ce n’est pas l’utilisation de lévothyroxine qui affecte le microbiote oral.

Si vous avez une infection qui à l’origine de votre maladie de Hashimoto, des proliférations fongiques, c’est possiblement parce que les modifications du microbiote oral associées à la thyroïdite de Hashimoto peuvent altérer la réponse immunitaire, entraînant potentiellement une sensibilité accrue aux infections, y compris aux infections fongiques.

Les maladies auto-immunes peuvent compromettre la fonction immunitaire globalement, permettant la prolifération de champignons tels que Candida albicans dans la cavité buccale et au-delà.

De plus, la présence de genres bactériens spécifiques, tels que les entérocoques, peut influencer davantage l’équilibre microbien, favorisant potentiellement des conditions favorables à la croissance fongique. L’interaction entre les bactéries et les champignons dans les états dysbiotiques est un domaine de recherche en cours, et particulièrement dans la bouche… abonnez-vous au site pour recevoir de prochains articles sur ce thème spécifique.

que ce soit le Candida

ou d’autres espèces comme

Aspergillus, Geotrichum,

ça peut aussi engendrer des mycoses buccales,

des choses qui vont vraiment être désagréables dans la bouche.

Aussi on peut les voir dans l’oesophage.

Pensez aussi à la maladie coeliaque qui n’est pas que intestinale !!!

Prononcez ces mots clés là à votre médecin pour qu’il ait l’idée d’aller enclencher les diagnostics. Si c’est de l’auto immunité dans la bouche, il faut doser un certain nombre d’anticorps. Si c’est des levures champignons, déjà, il faut regarder aussi

est ce que vous avez la langue blanche? Est ce que vous avez d’autres symptômes?

Pour identifier d’autres signes et symptômes que vous pourriez avoir en lien avec ces différentes affections de la bouche.

Téléchargez le guide

gratuit Domptez Hashimoto,

remplissez les différents onglets de Quizz

et regardez dans les fiches de résultats qui concernent des symptômes que vous avez, quels sont les

autres symptômes qui pourraient

être associés à ces différentes causes.

Il est possible de faire des tests, mais tout n’est pas d’une précision énorme.

Il faut surtout bien faire le prélèvement, ce qui, en général est mal fait.

Faites cette première série d’investigations et vous verrez en fonction de ce que vous trouvez, vous pourrez, après me reposer à un commentaire pour que j’oriente sur d’autres pistes moins fréquentes lorsqu’on a Hashimoto ou pas liées à Hashimoto.

Les affections buccales dont j’ai parlé peuvent être responsables aussi de la production de glaires.

La stomatite, c’est une inflammation de la muqueuse. Elle peut entraîner une production accrue de

mucus, de glaire dans la bouche dans la gorge c’est un symptôme fréquent.

De même pour les mycoses fongiques causées par le Candida.

La bouche va hypersécréter du mucus comme mécanisme de défense.

Dans les parodonties, ce n’est pas le symptôme principal, mais ça peut arriver.

Et pour le lichen plan buccal c’est pareil. C’est pas en général associé à une production de glaires, mais ça pourrait aussi arriver. Dans ce cas, vous auriez aussi beaucoup d’autres symptômes.

Donc il faut bien regarder quels sont les autres symptômes pour pouvoir orienter le diagnostic.

Concernant la production de glaires, il peut y avoir de nombreuses autres causes, des infections respiratoires, des allergies,

d’autres problèmes gastro oesophagiens.

Bien que moins directement lié aux symptômes de douleur sur la langue, le reflux gastro-oesophagien peut provoquer une inflammation et une irritation de la muqueuse buccale en raison de l’acidité du contenu gastrique qui remonte dans l’œsophage. Cela peut entraîner une gêne dans la bouche et sur la langue

Si les premières investigations n’ont rien donné, il faut après enclencher une deuxième série d’investigations.

Vous n’avez pas forcément une seule maladie,

un seul problème.

Il y a parfois des combinaisons de causes.

Par exemple une étude a révélé que 86,5 % des femmes atteintes de thyroïdite de Hashimoto présentaient des symptômes de troubles tempenromandibulaires, soit un taux significativement plus élevé que le groupe témoin, ce qui indique une forte association entre Hashimoto et les troubles liés à la maxillaire [2]

Donc ne pas hésiter aussi à frapper à plusieurs portes pour avoir directement tous les diagnostics dont vous avez besoin.

Mais ce que je viens de vous dire, en tout cas, les liens avec Hashimoto sont assez fréquents et clairs.

[1] Suzuki, Sumako & Yamashita, Yuta & Fujio, Masahito & Hanai, Yuriko & Koizumi, Haruka & Ogawa-Momohara, Mariko & Takeichi, Takuya & Muro, Yoshinao & Akiyama, Masashi. (2024). Combined oral lichen planus and oral lichenoid contact hypersensitivity reaction in a patient with Hashimoto’s thyroiditis. Oral Oncology Reports. 10. 100356. 10.1016/j.oor.2024.100356.

[3] Erdem MG, Unlu O, Ates F, Karis D, Demirci M. Oral Microbiota Signatures in the Pathogenesis of Euthyroid Hashimoto’s Thyroiditis. Biomedicines. 2023 Mar 26;11(4):1012. doi: 10.3390/biomedicines11041012. PMID: 37189630; PMCID: PMC10136106.

[4] Talattof Z, Dabbaghmanesh MH, Parvizi Y, Esnaashari N, Azad A. The Association between Burning Mouth Syndrome and Level of Thyroid Hormones in Hashimotos Thyroiditis in Public Hospitals in Shiraz, 2016. J Dent (Shiraz). 2019 Mar;20(1):42-47. doi: 10.30476/DENTJODS.2019.44562. PMID: 30937336; PMCID: PMC6421324.

​[5] Serni L, Barbato L, Nieri M, Mallardi M, Noce D, Cairo F. Association between oral lichen planus and Hashimoto thyroiditis: A systematic review. Oral Dis. 2024 Apr;30(3):957-961. doi: 10.1111/odi.14591. Epub 2023 Apr 24. PMID: 37094072.

[6] Chandna S, Bathla M. Oral manifestations of thyroid disorders and its management. Indian J Endocrinol Metab. 2011 Jul;15(Suppl 2):S113-6. doi: 10.4103/2230-8210.83343. PMID: 21966646; PMCID: PMC3169868.

[7] Karimi F, Lavaee F, Nematollahi A, Sahmeddini S. Assessing the thyroid autoimmunity association with recurrent aphthous stomatitis. BMC Oral Health. 2023 Aug 30;23(1):611. doi: 10.1186/s12903-023-03326-y. PMID: 37649008; PMCID: PMC10470142.

[8] Yetkin Ay PDZ, Tekneci A, Tan A, Işık AR, Pirgon Ö. Periodontal Health Status of Adolescents with Hashimoto Thyroiditis. Süleyman Demirel Üniversitesi Sağlık Bilimleri Dergisi. 2022;13(1):30-9.

[9] Inchingolo F, Inchingolo AM, Inchingolo AD, Fatone MC, Ferrante L, Avantario P, Fiore A, Palermo A, Amenduni T, Galante F, Dipalma G. Bidirectional Association between Periodontitis and Thyroid Disease: A Scoping Review. Int J Environ Res Public Health. 2024 Jun 30;21(7):860. doi: 10.3390/ijerph21070860. PMID: 39063437; PMCID: PMC11277102.

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